Publié le Mercredi 27 novembre 2019 à 15h23.

Antiracisme : 5 décembre-18 décembre, l’égalité ne se discute pas !

Dans toutes les villes, des manifestations se préparent, à l’occasion de la Journée internationale des migrantEs, le mercredi 18 décembre.

Dans la séquence qui s’ouvre avec le 5 décembre, c’est une opportunité majeure qui se présente. Et qu’il s’agit de ne pas rater. Pour tout le mouvement et ses suites.

Front largeLes syndicats nationaux (CGT, Solidaires, FSU, CNT) appellent à se mobiliser aux côtés des collectifs de sans-papiers, des associations de l’immigration, des collectifs locaux de solidarité mais aussi du Comité Adama, du Collectif de défense des jeunes du Mantois, de la Roya Citoyenne, de Quartiers Nord Quartiers forts de Marseille, pour la liberté de circulation et la régularisation de tous les sans-papiers, contre le racisme.Nous savons déjà comment le gouvernement et toute la classe dirigeante veulent s’attaquer au mouvement du 5 décembre pour l’affaiblir. Et ce n’est pas un hasard s’il a fait de la question de l’immigration un axe majeur de sa politique depuis la rentrée.Il martèle d’abord qu’il n’y a pas les moyens (pour les retraites, pour l’hôpital, pour l’éducation…). C’est aussi l’argument fondamental qui justifie toute la politique contre les migrantEs. Légitimé contre les migrantEs, l’argument devient ensuite une arme de destruction contre toute la société.Il cherchera ensuite par différentes manières à favoriser les corporatismes pour entamer la possibilité d’une riposte globale. Il sera prêt à accorder des choses à certains secteurs pour les séparer du mouvement comme il essaie de le faire dans la santé.

Conscience de classeLe corporatisme est l’opposé de la conscience de classe. Inversement, l’unité contre le racisme et la solidarité avec les migrantEs est actuellement le plus haut niveau de conscience de classe.L’an dernier, pour la première fois, l’unité entre collectifs de sans-papiers et syndicats avait abouti à 60 manifestations dans toute la France le 18 décembre. Dans la foulée, une campagne était née, intitulée « Égaux, égales, personne n’est illégal ». De juin à octobre, un processus de grèves de sans-papiers a redémarré. À Paris un meeting de soutien aux luttes de sans-papiers a fait salle comble.Au-delà de collectifs locaux déjà impliqués, les États généraux des migrations se sont joints cette année à la mobilisation avec la Marche des solidarités.La séquence ouverte par le 5 décembre est une gigantesque opportunité. Elle doit être saisie. Dans chaque quartier, dans chaque lieu de travail il faut mettre les bouchées doubles pour élargir et implanter la grève et son soutien, en fortifier les bases. Et c’est dans cette dynamique qu’il faut construire, dès maintenant, le 18 décembre, assurer que dans chaque lieu soient distribués des tracts, posées des affiches.Pour ne laisser aucune brèche ouverte dans notre front. Pour construire l’idée que notre classe n’a pas de frontières, ni professionnelle ni nationale.Comme le dit l’appel du 18 décembre : « L’égalité ne se discute pas ». Elle se gagne.Denis Godard