Publié le Vendredi 11 mai 2018 à 09h17.

Marche Vintimille-Londres : Soutien aux migrantEs et sans-papiers

Alors que la loi scélérate « asile-immigration » a été votée par l’Assemblée en première lecture et que son adoption définitive ne dépend plus que de sa ratification par le Sénat au début du mois prochain, toutes les opportunités doivent être saisies pour faire monter la mobilisation et mettre en échec le gouvernement.

Après avoir animé le début de la manifestation du 1er Mai à Paris, les collectifs de sans-papiers d’Île-de-France étaient toujours mobilisés le 5 mai à la manifestation « Pot au feu », nombreux et dynamiques pour dénoncer la loi asile-immigration. 10 000 tracts d’appel à la Marche des solidarités le 2 juin ont été distribués. Rappelons qu’à ce jour aucun appel des organisations et partis politiques n’existe, et qu’il est encore temps de recueillir des signatures de soutien à la manifestation.

À Bayonne le 1er Mai, à l’appel de l’organisation basque Bizi, 1 000 personnes ont défilé derrière une banderole « Etorkizuna »  (« Eux c’est nous », en basque). Une liste de 33 305 noms de mortEs aux porte de l’Europe a été accrochée aux grilles de la sous-préfecture. Un appel à organiser des rassemblements le 14 juillet, devant les centres de rétention partout en France, a été lancé. 

Marche Vintimille-Londres, c’est parti !

Depuis le 30 avril, des marcheurEs solidaires ont entamé le long périple de 2 700 kilomètres qui les mènera jusqu’à Londres le 8 juillet. Initiée par l’Auberge des migrants et la Roya citoyenne, cette marche a pour objectif de sensibiliser sur le sort des migrantEs en Europe. 

Tout au long des 60 étapes (voir le détail sur le blog de l’Auberge des migrants ou de la Roya Citoyenne), les marcheurEs entendent rencontrer des relais locaux, des citoyenEs, et des collectifs d’aide aux réfugiéEs. Parmi les étapes prévues, Nice, Marseille, Lyon, Dijon, Paris, Lille, Calais. Il s’agit de s’emparer de cette marche pour créer un événement à chaque étape : aller collectivement à la rencontre des marcheurEs, alerter la presse régionale, organiser des débats, des projections, des concerts, des fêtes, des repas villageois conviviaux etc. Toutes ces propositions vont dans le sens de ce que recherchent les organisateurs. Cela peut être l’opportunité à saisir pour redynamiser le mouvement en créant de nouveaux collectifs… Que mille fleurs s’épanouissent et que cent écoles rivalisent !

Avec les sans-papiers et migrantEs

Les collectifs de sans-papiers d’Île-de-France, l’Union nationale des sans-papiers et la Coalition internationale des sans-papiers et migrants on décidé de rejoindre la marche à partir de l’étape parisienne du 17 juin. Une manifestation d’accueil et un concert sont prévus dans la capitale avant de reprendre la route. Les sans-papiers y défendront leurs propres revendications : régularisation pour touTes, ouverture des frontières, liberté de circulation et d’installation, fermeture des CRA (Centres de rétention administrative).

Ouvrez les frontières !

Mais c’est sans doute à Calais, point d’orgue de la partie française de la marche, et poste frontière avec le Royaume-Uni, que s’exprimeront le plus la colère et l’exigence des centaines de migrantEs qui, pour certains, attendent depuis des années dans la misère et le dénuement de pouvoir franchir la Manche. Des contacts sont pris avec les organisations antiracistes britanniques pour que cette colère s’exprime au même moment au Royaume-Uni. Nous tiendrons informés nos lecteurEs de l’évolution de la mobilisation.

Alain Pojolat