Publié le Vendredi 5 octobre 2018 à 10h55.

Vive la grève des salariéEs du théâtre de La Commune !

Après presque deux semaines de grève, un nouveau rassemblement a eu lieu le mercredi 3 octobre pour continuer de mettre en avant la lutte des 10 salariéEs. 

Dans ce théâtre public d’Aubervilliers, les grévistes dénoncent un climat pathogène depuis que la nouvelle directrice Marie-José Malis, qui est aussi présidente du Syndeac (syndicat des employeurs du spectacle subventionné), est aux commandes. 

Acharnement de la direction

C’est dans ce climat d’une gestion jugée « nocive » par une partie des salariéEs, qu’un véritable acharnement de la direction a lieu à l’encontre d’une travailleuse handicapée qui est employée depuis plus de vingt ans. Sans motif apparent, la direction « invite » la salariée à se « reconvertir » tout en proposant, si celle-ci ne trouve pas d’emploi de « financer une formation » avant de « proposer une rupture conventionnelle ». Enfin, sans « accord à l’amiable », la direction envisage un licenciement pour « insuffisance » ! Une belle langue de bois pour se placer du bon côté en refusant d’assumer qu’il s’agit d’un licenciement !

Ce nouveau rassemblement était un temps fort, avec plusieurs prises de la parole, de la part des grévistes et d’invitéEs. Philippe Martinez est venu apporter son soutien, en rappelant que les attaques patronales touchent tous les secteurs, public comme privé. 

Denis Gravouille, secrétaire de la CGT Spectacle, a lui aussi ré-affirmé que la grève des salariéEs était légitime, bien loin des accusassions proférées par Alain Badiou ou Marie-José Malis qui dénonçaient dans les premiers temps « un complot » mené par « un syndicalisme de pacotille ». 

Yoann, postier dans le 92 en grève depuis 6 mois, est venu a son tour apporter son soutien aux grévistes, en revenant brièvement sur leur lutte propre. Il a aussi appelé à participer à la manifestation interprofessionnelle du 9 octobre, l’occasion de « taper touTEs ensemble en même temps et sur le même clou ». Même si, comme il l’a rappelé, une seule journée de manifestation ne suffira pas à faire reculer Macron.

C’est enfin Lucie, gréviste du théâtre, qui a pris la parole pour souligner que les rapports de domination ne disparaissent pas quand le directeur ou la directrice est de gauche. Même masquée, même cachée, elle demeure, et violente. Elle a bien montré comment même dans un lieu supposé plus ouvert, et comment même avec un projet artistique de qualité, les rapports employéEs/patronEs sont les même que dans n’importe quelle entreprise, à savoir profondément inégalitaires. 

Le rassemblement s’est conclu par une série de chansons interprétées là aussi par Lucie, allant de Moustaki et la révolution permanente, une chanson sur le syndicalisme féministe et de lutte emprunté aux camarades de la CNT du bâtiment ou encore sur un remix de « Merci Patron » ou on entendait plutôt des « merci patronne » et « merci Badiou ». 

Correspondant