Publié le Mercredi 27 juin 2018 à 13h07.

À Bure comme ailleurs, la Macronie aime la matraque

Le 20 juin, la gendarmerie a frappé chez les opposantEs au projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires dans la Meuse. Des lieux militants, des habitations et des lieux de travail ont été perquisitionnés, des portes ont été défoncées sans sommation, des militants jetés à terre et menottés ou emmenés de leur lieu de travail avec les menottes.

Les forces de police ont saisi ordinateurs, disques durs, clés USB, téléphones portables, livres… grâce à la commission rogatoire d’un juge agissant pour des faits datant de 2017. 8 personnes en garde à vue dont, fait rare, un avocat. 

« La préfecture fait tout pour que ça dégénère »

Comment comprendre autrement la présence permanente, en nombre, des « bleus » dans la région, instaurant un climat tendu au quotidien ? Ou la violence disproportionnée des CRS lors du rassemblement du 15 août 2017 où Robin a été grièvement blessé au pied ? Ou lors de la manif du 16 juin dernier à Bar-le-Duc ? 

Au moment où Cigéo subit une succession de revers, que l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a émis des avis obligeant à revoir la conception du projet et que l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA) doute en interne de sa sécurité, Cigéo continue à être imposé par la force. « Le gouvernement mise désormais sur la répression. Cent gendarmes mobiles patrouillent tous les jours, on nous filme en permanence. Des personnes ont été contrôlées 35 fois en un mois ! Les gens sont excédés » déclarent des opposantEs.

Ce qui insupporte l’État, c’est le refus de la division entre les différentes manières de lutte. Il n’y a pas à Bure les « non-violents » d’un côté et les « radicaux » de l’autre, mais une émulation féconde entre les acteurEs de la bataille contre la poubelle nucléaire. Comme le dit notre camarade Claude : « En lutte depuis 20 ans contre ce projet, je peux témoigner du mépris de l’État… Le débat public de 2005 avait refusé l’enfouissement. Quelques mois plus tard, le gouvernement confirmait l’option de Bure. Les jeunes qui pour beaucoup habitent désormais ici, ont compris l’étendue de ce mépris. Quand on les provoque, ô surprise, ils se défendent. Et depuis qu’ils sont là, on obtient des résultats. »

Où est la violence ?

Aujourd’hui, les militanEs syndicalistes, politiques, associatifs, sont victimes de procédures policières fréquentes et fortes. Les prétextes des dégradations de jeunes « cagouléEs » (les Black Blocs et autres) ne font pas le poids à côté de la violence du système. Les attaques subies par la majorité de la population, le chômage de masse, la précarité, le déclassement social, l’abandon de toute une partie des habitantEs des quartiers, des campagnes, les attaques contre l’environnement, la biodiversité et le climat, le mépris et l’humiliation vécus tous les jours, que l’on soit salariéE d’un Ephad, cheminotE, ouvrierE chez Ford, livreurE chez Deliveroo, micro-entrepreneurE chez Uber ou caissierE chez Carrefour, l’arrogance des gouvernants, la richesse indécente affichée à longueur de temps, partout, par une minorité de puissants... sont les ferments qui alimentent les réactions de militantEs, de jeunes radicaux qui ne supportent plus la vie qui nous est faite. 

Le NPA soutient celles et ceux qui se battent, à Bure comme ailleurs, contre le système capitaliste qui broie nos vies et mutile la planète.

Commission nationale écologie