Publié le Mardi 20 février 2018 à 18h30.

Lactalis : une série où la réalité rattrape la fiction

Le scandale Lactalis continue. Les épisodes s’enchaînent depuis des mois, comme s’ils suivaient un scénario catastrophe. La contamination de produits pour bébé a débuté bien avant décembre 2017, date où l’affaire a publiquement éclaté, puisque, entre 2006 et 2016, des nourrissons avaient déjà été contaminés à la salmonelle. La bactérie découverte en 2005 serait donc restée dans l’usine jusque fin 2017… 

L’affaire éclabousse également les grands groupes de la distribution, qui ont continué à vendre les lots pourtant retirés à la consommation, et ont même remis en rayon des produits retournés par les clientEs, comme l’ont récemment révélé des représentants de Carrefour et d’Auchan.

On apprend désormais, suite à une enquête menée par des journalistes d’Europe 1, que ce sont les tests effectués, pendant des années, dans un laboratoire nantais, qui sont soupçonnés de partialité à l’égard du « gros client » Lactalis. Les analyses étaient refaites jusqu’à arriver à un résultat favorable à l’industriel !

Encore une fois, le système agro-industriel productiviste montre son pouvoir de nuisance. Les fermes-usines et autres univers concentrationnaires d’élevage, les centres industriels de production alimentaire, la faiblesse des moyens de contrôle, la bienveillance des politiques voire leur tolérance complice, vis-à-vis des puissants de la clique de la grande distribution et de la mafia des industriels de l’agroalimentaire, produisent toujours les mêmes effets : empoisonnement chimique des terres, malbouffe et contamination des humains, paysanEs miséreux, salariéEs malmenés. 

La rupture avec le système agro-industriel et la construction d’une agriculture paysanne, biologique, avec des circuits courts de transformation et de distribution, constituent la seule issue réaliste. C’est ce que le NPA défendra au Salon de l’agriculture le 28 février, en participant à une table ronde avec des jeunes lycéenEs en formation dans un établissement agricole, en rencontrant des agriculteurEs, et en distribuant un document qui regroupe nos propositions pour sortir de l’agriculture industrielle, intensive et chimique. Car dans l’agriculture aussi, il est urgent de sortir du capitalisme !