Publié le Vendredi 16 décembre 2016 à 09h34.

Victoire à Notre-Dame-des-Landes

Il n’aura donc fallu que trois jours après la démission de Valls pour que le gouvernement recule à nouveau à Notre-Dame-des-Landes... et finisse par prendre la porte ! Une porte de sortie juridique, européenne et environnementale, avec en toile de fond une folle envie de refiler cette patate chaude à la droite, si celle-ci était élue.Pour nous, c’est une réelle victoire contre ce gouvernement qui n’aura pu imposer durant tout son quinquennat son projet d’aéroport. Il renonce donc à une évacuation de la Zad sans cesse différée, qu’il aura pourtant tenté de légitimer de toutes les manières possibles : commission d’enquête environnementale, stigmatisation médiatique des occupantEs, répression massive pour diviser les opposantEs, faux référendum populaire, mise au pas de la justice...La raison de cette reculade majeure ? Alors que le gouvernement misait sur un reflux du mouvement, les mobilisations de l’été et de l’automne ont démontré tout le contraire. Ce sont bien nos initiatives diverses, massives, unies et répétées, qui auront eu raison du pouvoir, et le gouvernement a mesuré que la résistance qui se prépare en cas de tentative d’évacuation est plus profonde encore. Cette résistance, ce n’est pas seulement celle des occupantEs de la Zad, mais aussi celles des petits agriculteurEs, des militantEs écologistes, des jeunes, des travailleurEs précarisés ou sans emploi, des syndicalistes, de toute une population, locale et bien au-delà, dont Notre-Dame-des-Landes cristallise les colères.Le pari politique était donc trop risqué pour ce gouvernement, avec en mémoire l’évacuation ratée de 2012, la mort de Rémi Fraisse à Sivens, et la perspective d’un affrontement long et violent en période électorale. Risqué également parce que, pour limiter la casse électorale, le PS doit faire oublier à une partie de la gauche la violence antidémocratique et anti-écologique de la politique qu’il a mise en œuvre ces dernières années.Le mouvement d’opposition a donc gagné une importante bataille du quinquennat Hollande... mais le projet n’est pas encore enterré, et nous devons continuer de tisser nos résistances, ici et ailleurs. Dans cette perspective, nous nous retrouverons, comme chaque été, les 8 et 9 juillet 2017 à Notre-Dame-des-Landes !

 

Par Sandra Cormier et Bertrand Achel