Publié le Jeudi 31 décembre 2009 à 15h31.

"La Bourse de Paris a gagné 22,3% en 2009, un record depuis 2005" Sans commentaires.....

PARIS (Reuters) - La Bourse de Paris a clôturé jeudi 2009 sur un gain annuel de 22,32%, tentant ainsi de faire oublier 2008, annus horribilis, qui avait vu l'indice CAC 40 accuser une perte record de près de 43%.

L'indice phare, qui enregistre ainsi sa meilleure performance annuelle depuis 2005, n'est toutefois pas parvenu à finir l'année au-dessus de 4.000 points.

Au terme d'une séance écourtée, il a fini à 14h00 sans changement par rapport à mercredi (+0,02% à 3.936,33 points) dans un volume d'échange très mince de moins de 600 millions d'euros.

L'année 2009 aura été marquée par le retour en grâce des actifs risqués, obligations d'entreprises (credit corporate), qui avaient été massacrés l'année précédente au plus fort de la crise du crédit qui a ébranlé les banques et conduit à la faillite une institution prestigieuse de Wall Street, Lehman Brothers.

Crise financière et récession ont fait craindre un scénario de dépression du type années 30. Mais, les gouvernements et les banques centrales sont parvenus à éviter la catastrophe.

Ils ont placé le système financier et l'économie mondiale sous perfusion en injectant massivement des liquidités et en maintenant des taux directeurs à des niveaux très bas, proches de zéro pour la Fed.

"2009 aura été l'année des politiques économiques de relance et des politiques monétaires ultra-accommodantes, une année où le G20 a joué un rôle décisif", observe David Thébault, responsable du trading quantitatif chez Global Equities.

Comme nombre d'autres intervenants, il estime que la grande question de 2010 sera la "stratégie de sortie" de ces politiques vers un régime plus normal, et donc plus restrictif, qui doit permettre d'éviter une secousse majeure.

Plusieurs professionnels soulignent que 2009 aura été avant tout "l'année du soulagement". "On est sorti de la récession et on a évité la dépression", rappelle l'un d'entre eux.

La sortie de récession s'est matérialisée dès la fin du premier trimestre et a donné un coup de fouet aux marchés d'actions qui, après leur plus bas de début mars, ont connu une remontée spectaculaire. Depuis le 9 mars, le CAC 40 a grimpé de plus de 56,25%.

"Le fait même d'avoir réussi à sortir de la pire crise depuis les années 30 crée une dynamique favorable pour les marchés", souligne Sebastian Paris-Horwitz, directeur de la stratégie chez Axa Investment Managers.

La croissance économique devrait rester molle en 2010 dans les pays développés mais elle sera au rendez-vous. Les gouvernements et les banques centrales devraient en effet maintenir au moins pendant le premier semestre leurs politiques accommodantes, ce qui devrait favoriser les actifs risqués.

NOUVELLE PROGRESSION ATTENDUE EN 2010

Molle dans les pays développés, la croissance économique restera en revanche vigoureuse dans les pays émergents, Chine en tête, qui se sont révélés être les véritables locomotives de la croissance mondiale en 2009.

Le "grand ouf" a profité aux actions mais surtout au marché du crédit de la zone euro.

"Le crédit a été le grand gagnant en 2009. L'énorme demande va se poursuivre en 2010 mais à un rythme moins puissant", estiment les stratégistes de la Société générale.

Dès janvier, les grandes entreprises, qui ne trouvaient plus de financement à des conditions satisfaisantes auprès de leurs banques, sont revenus sur les marchés de capitaux et émis des emprunts de taille importante en offrant, au moins au début, des primes substantielles par rapport au rendement des emprunts d'Etat, actifs sûrs par excellence.

Ces primes se sont considérablement resserrées en fin d'année (de 30% à 40%) à mesure que l'appétit des investisseurs pour le risque s'est accru.

Concernant 2010, "nous ne dédaignons pas le marché du crédit mais nous préférons les marchés d'actions", précisent les stratégistes de la Société générale. Ils tablent sur un CAC 40 à 4.000 en mars et 4.100 en décembre 2010.

Selon un consensus Reuters de 40 analystes et gérants, le CAC 40 devrait finir 2010 à 4.300 points.

Autres facteurs de soutien des actions : la progression attendue des profits des entreprises et la probabilité de flux de liquidités depuis les actifs monétaires vers les actifs risqués.

"Le monétaire reste encore l'actif le plus détenu malgré son rendement nul", en cette fin d'année, disent les stratégistes de Société générale.

Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia Asset Management, souligne que malgré la remontée spectaculaire des actions, cette classe d'actifs est encore sous-pondérée par les fonds de pension britannique et les principales compagnies d'assurance européennes.

Au palmarès des valeurs, l'action du groupe de services pétrolier, Technip, intégrée au CAC 40 en septembre dernier, se détache nettement des autres valeurs de l'indice avec un gain de 126,5% en 2009, suivie par Renault (+95,15%), Peugeot (+94,77%) et BNP PARIBAS (+90,15%).

GDF Suez, qui avait enregistré la meilleure performance du CAC en 2008, accuse la plus forte baisse annuelle avec un recul de près de 14,27% en 2009, suivi par France Télécom (-12,68%), Vivendi (-10,62%) et Lagardère (-2,03%). Les quatre valeurs sont les seules du CAC à avoir subi une perte.

Raoul Sachs