Publié le Dimanche 5 avril 2020 à 18h27.

200 fermetures de classe annoncées : une carte scolaire sanglante dans le 92 en plein confinement

C’est en plein confinement que les enseignants du premier degré ont pris connaissance d’un projet de carte scolaire sanglant pour la rentrée de septembre 2020. La direction académique des Hauts-de-Seine prévoit de fermer plus de 200 classes contre une centaine d’ouvertures !

Alors que les enseignants se débattent depuis 15 jours pour mettre en place un lien pédagogique avec leurs élèves, alors qu’ils sont soumis à tous types de pression et injonctions, alors qu’ils ont reçu en pleine face les déclarations de Sibeth N’Diaye porte-parole du gouvernement, affirmant qu’ils ne travaillaient pas et donc qu’ils étaient disponibles pour aller cueillir des fraises, l’annonce de cette carte scolaire est de nouveau ressentie comme un profond mépris.

200 enseignantEs chasséEs de leur classe à la rentrée prochaine, 200 équipes obligées de réorganiser totalement la structure et le travail collectif de leur école. 200 écoles qui verront grimper leurs effectifs d’élèves par classe. Alors que les inspections académiques de plusieurs départements ont fait le choix de repousser les opérations de carte scolaire la DASEN des Hauts-de-Seine maintient le comité technique a acté ces fermetures de classe le 2 avril.

Pourquoi autant de fermetures ?

La dotation du 92 pour la rentrée prochaine subira une baisse de neuf postes d’enseignants. Mais les nouvelles injonctions de Blanquer à alléger les effectifs dans les classes de Grande section de maternelle, sans créer de postes d’enseignants supplémentaires, a mathématiquement pour conséquence la fermeture massive de classes et l’augmentation du nombre d’élèves par classe.

L’éducation prioritaire fortement impactée

À l’encontre total de l’affichage médiatique qu’avait voulu se donner Blanquer en faisant croire qu’il se préoccupait de l’éducation prioritaire, ces nouvelles injonctions ont pour conséquence de faire fermer des classes notamment en éducation prioritaire qui dans le premier degré tentait de maintenir des effectifs moins élevés. « L’allègement » des effectifs dans l’ensemble des Grandes Sections de maternelle, sans créer de postes supplémentaires entraîne des fermetures de classes. Même les écoles REP et REP+ seront touchées.

Entre la fin du classement éducation prioritaire des lycées, les projets de cités éducatives qui commencent à voir le jour et les fermetures de classes en REP et REP+, il y a fort à craindre que l’éducation prioritaire et les moyens qui étaient alloués, ne soient bientôt qu’un lointain souvenir.

Confinés mais pas bâillonnés

Sans doute que la direction académique pensait éviter une levée de boucliers des enseignants et des parents d’élèves en faisant passer son projet pendant le confinement. Mais même confinés, les enseignants sont prêts à réagir. Ils demandent un moratoire sur toutes les opérations de carte scolaire. Aucune fermeture de classe ne doit avoir lieu pendant le confinement. C’est le minimum de la décence !