Publié le Vendredi 3 avril 2020 à 16h20.

Éducation nationale : augmentation des salaires !

Les E3C, cela n’a pas été seulement du travail en plus quasiment non payé (0,86 cent la copie…) et imposé par la hiérarchie coûte que coûte, voire en réprimant (25 lycéenEs au moins en garde à vue pour des blocus en Île-de-France, 9 enseignantEs menacés de sanctions en Gironde…).

Cela a été une baisse de salaire venue s’ajouter à la non-augmentation du point d’indice quasiment bloqué depuis 2010. Nous nous battons car nous sommes aussi attaqués par la réforme des retraites qui va se traduire par une chute des pensions des enseignants d’au moins 30%.

Pour faire semblant de proposer quelque chose face à notre mobilisation, Blanquer a annoncé en janvier une enveloppe de 10 milliards jusqu’en 2037. Il faudrait au moins 12 milliards pour compenser la baisse de 30% des pensions des profs avec la retraite à points, c’est-à-dire une augmentation de nos salaires de 1000 à 1500 euros par mois ! Mais finalement, la fameuse enveloppe, sans augmentation du point d’indice ni modification des grilles salariales, s’est réduite à 200 millions sur le budget 2021 en février.

La moitié serait consacrée à une augmentation sous forme de « prime d’attractivité » autour de 4 scénarios. Le premier scénario prévoit de verser une prime aux échelons 2 à 5 allant de 157 à 64 euros nets par mois, de façon dégressive, de l’échelon 2 au 5e. Cela concernerait seulement 14% des enseignantEs. Au-delà de l’échelon 5, il n’y aurait rien. Le scénario 2 prévoit d’attribuer la prime aux échelons 2 à 6, soit 23% des enseignantEs, en diminuant son montant de 128 à 49,80 euros nets par mois. Le scénario 3 envisage de verser la prime de l’échelon 2 au 8e échelon en la faisant passer de 114 euros (échelon 2) à 14.25 euros (échelon 8). Cela toucherait 44% des enseignantEs. Enfin, le scénario 4 concerne 76% des enseignantEs mais toujours dans la même enveloppe budgétaire. TouTEs les enseignantEs de la classe normale (76% des enseignantEs) auraient une prime allant de 92 euros nets par mois à l’échelon 2 à 14,25 euros par mois pour les échelons 8 à 11.

Le reste servirait à financer des heures prises en cas de remplacement de courte durée et de formation… durant les vacances scolaires. C’est-à-dire qu’en fait, ce semblant de « revalorisation » a comme contrepartie, des remplacements et des formations durant les congés rendus obligatoires. Tout cela a pour objectif une casse des statuts permettant, entre autres, une annualisation du temps de travail et un alourdissement des charges de travail. Il n’y a rien à négocier par les syndicats, pas plus dans ce cadre que dans les comités de « suivis des réformes ».

Ils ne veulent tellement rien céder que le ministère a été jusqu’à prélever une retenue sur salaire aux collègues en grève le jour des obsèques de la directrice Christine Renon… Il ne faut aucun salaire en dessous de 1800 euros dans l’Éducation comme ailleurs. Après le confinement, nous continuerons la lutte pour nos salaires, contre la casse des retraites, les suppressions de postes qui s’annoncent et en général, pour ne pas payer la crise des capitalistes.