Publié le Lundi 27 mai 2019 à 15h29.

À Marseille, Gaudin, copains et coquins, un partenariat public-privé pour enrichir les groupes capitalistes sur le dos des écoles

En octobre 2017, la Ville de Marseille avait décidé de mettre en place un Partenariat Public-Privé (PPP) dans le cadre du chantier de rénovation de 34 des 350 groupes scolaires de la ville, pour un montant de 40 millions € par an pendant 25 ans… au profit de qui ? du privé !

Cette décision mettait en lumière 2 choses :

1) L’état de délabrement avancé des écoles marseillaises (surtout dans les quartiers populaires)… Rappelons-nous qu’en 2016, une institutrice marseillaise avait publiquement dénoncé cet état de choses, ce qui lui avait valu bien des critiques !

2) La tendance toujours plus forte de l’équipe Gaudin à favoriser les copains du privé (en l’occurrence, les Bouygues et Vinci et autres bureaux d’études…).

Amour sans limite pour le Privé et abandon du Service Public sont d’ailleurs les deux jambes sur lesquelles la municipalité fonctionne depuis 1995 : subventions à l’école privée supérieures aux moyens consacrés à l’école publique ; offre de santé publique à 35 % contre 65 % au privé, soit la proportion inverse de la proportion nationale.

Même si on peut douter de l’efficacité de la démarche, l’opposition « de gauche » municipale avait fait circuler une pétition demandant que ce recours au privé fasse l’objet d’un débat en Conseil Municipal. Condition : recueillir 10.000 signatures. Mais condition remplie ! En quelques semaines, près de 15.000 signataires demandaient ce débat au C.M.

C’était oublier qu’en démocratie bourgeoise, les procédures démocratiques ne valent que si celles-ci ne remettent pas en cause les décisions du pouvoir (local ou national). Rappelons-nous comment nos gouvernants se sont assis sur le NON au référendum sur le TCE !

J.C. Gaudin n’a pas failli à cette « tradition ». Dans un communiqué, la Ville de Marseille déclare que la pétition est « incomplète », que « certaines lignes sont en blanc », et que « en l’absence d’info nécessaires (adresse précise, date de naissance…), il est impossible de vérifier la qualité d’électeurs de 4.600 signataires ». Conclusion : Pétition non-recevable !

M. Gaudin pourra continuer son œuvre démolition du Service Public, comme il démolit l’hôpital public, et comme il a laissé démolir des immeubles dans le quartier Noailles ;

On pourrait toujours se dire que d’ici un an, il ne présidera plus aux destinées de la Ville, mais il a encore 9 mois devant lui pour mettre en œuvre son action malfaisante… et que dire des candidatEs à sa succession, issus de sa majorité qui certes se gardent bien de revendiquer son bilan désastreux, mais qui nagent dans les mêmes eaux troubles de la braderie au privé, des services publics.

Dans le cas des écoles marseillaises, c’est directement sur l’accueil des enfants qu’on fait des cadeaux aux intérêts capitalistes.

Jean-Marie Battini