Publié le Vendredi 18 septembre 2020 à 13h12.

Bridgestone : socialisation des emplois et de la production

893 emplois en passe d’être supprimés : Bridgestone a annoncé sa décision de vouloir fermer définitivement l’usine de pneumatiques de Béthune. Aux dires mêmes de Bridgestone le covid n’est qu’un prétexte. La restructuration mondiale du groupe avait trouvé depuis déjà plusieurs mois l’usine de Béthune comme cible alors qu’il s’agit de l’une des ses principales usines en Europe. Et la député MODEM du département appartenant à la majorité Macron a reconnu qu’elle était à demi surprise, donc qu’elle savait à moitié. Oui ils savaient et ils ont laissé faire. Déjà en mai 2019 la direction de l’usine avait voulu imposer une baisse des salaires avec un accord de performance collective à la sauce Macron et rejeté par les salariés lors d’un referendum d’entreprise.

Comme les autres entreprises en France, Bridgestone a touché des millions d’euros de subventions publiques depuis sa création en 1961. Le seule année dernière Bridgestone a touché 1,8 million d’euros au titre du CICE. Et la région des Hauts de France présidée par Xavier Bertrand a versé plus de 100 000 euros en 2017. Au cours de ces vingt dernières années, il y a bien plus. Il faut obliger les autorités à rendre public le montant de toutes les subventions accordées à Bridgestone. Tout cet argent est maintenant de l’argent volé : saisie immédiate des comptes des dirigeants. C’est possible à condition de le vouloir !

Bridgestone annonce son intention de fermer l’usine dans le courant de l’année 2021. Ce délai n’est pas une amabilité pour les salariés mais un délai pour achever les contrats signés avec différents fournisseurs et clients, et déménager les machines les plus modernes dans les usines du groupe qui continueront de fonctionner ailleurs . Saisie immédiate de tous les biens, machines de Béthune et autres installations en France. Cela s’appelle du gros mot d’expropriation, en fait une simple mesure de justice.

Et l’emploi des 893 salariés ? Aujourd’hui ni Bridgestone ni un hypothétique repreneur capitaliste ne garantiront l’emploi de tous en cette période d’explosion des plans sociaux. Le gouvernement a pendant quelques mois financé une partie du temps partiel de millions de salariés, ce qui aurait été jugé impossible et utopique auparavant . Salaires et emplois de tous pourraient être être socialisés pour que cette usine de Béthune continue à produire ce qui serait considéré comme le plus urgent pour les besoins de tous. Le marché capitaliste, encore moins qu’en période normale, est incapable de garantir l’emploi de milliers de salariés .

Renault à Choisy Le Roy dans la région parisienne, Mercedes à Hambach en Moselle, et aujourd’hui Bridgestone dans le Pas-de-Calais ont annoncé des fermetures d’usines. C’est quel que soit le pays ou le continent du siège de l’entreprise une même politique

Aucune confiance envers les patrons, ce gouvernement et tous les hypocrites qui ne voient pas d’autre solution qu’au sein d’un marché capitaliste où ce sont les patrons qui font la loi. Pas d’autre moyen que la lutte chez Bridgestone comme ailleurs ! Il est parfois des décisions patronales qui choquent plus que d’autres et qui apparaissent plus scandaleuses. Peut être que Bridgestone deviendra l’un de ces scandales si tout le mouvement social s’en empare !

Non à la fermeture de l’usine Bridgestone de Béthune. Maintien de tous les emplois ! Ce n'est que tous ensemble que nous pourrons gagner !