Publié le Vendredi 3 juillet 2020 à 10h55.

Débrayage jeudi 2 juillet à Renault Lardy

La direction Renault a beau tenter de le nier : les conséquences de son plan d’économies se font déjà sentir à Lardy. C’est ainsi que 60 à 70 prestataires vont être mis hors du site dans les semaines à venir à cause de la mise à l’arrêt de plus de 25 bancs moteurs.

Nous étions 75 salariés de Renault-Lardy (sur site et à distance) à faire grève ce matin pendant 1 heure pour protester contre ces décisions.

Du boulot pour baisser les émissions polluantes, pour développer les nouveaux moteurs thermiques, hybrides et électriques, il devrait y en avoir, et même beaucoup ! Mais la direction préfère geler des activités pour espérer atteindre une marge opérationnelle de 7% en 2022.   Non seulement cela va jeter des centaines de salariés sous-traitants dans la précarité mais, en plus, cela nous obligera dans quelques temps à travailler de nouveau dans l’urgence, avec des plannings de développement intenables et avec encore moins de moyens qu’avant.

Les logiques financières de la direction nous envoient dans le mur, du point de vue social comme environnemental. C’est à ces logiques qu’il faut mettre un coup d’arrêt, pas aux activités de recherche et développement ! Alors, continuons le combat et faisons converger les colères, chez Renault comme dans les autres entreprises frappées par les plans de licenciements.

Merci aux salariés de Nokia-Nozay et Renault-Technocentre ainsi qu'aux organisations politiques de Lardy et du département venus nous soutenir le 2 juillet.

 

Reportage militant photos sur le débrayage à Renault Lardy jeudi 2 juillet 2020. Cliquez ici

 

Informations diffusées par le syndicat CGT Renault Lardy

L'arrêt de la moitié des bancs moteurs  à Lardy

Avec les annonces qui avaient déjà faites ces derniers mois, c’est la moitié des bancs moteurs qui va être mise à l’arrêt : du jamais-vu à Lardy. D’après la direction, il ne s’agit que des conséquences de fin d’activités sur la norme EU6d-full et du décalage de la norme EU7 à 2025. Il n’y aurait aucun rapport avec le plan d’économies de 2 milliards d’euros prévu chez Renault ! Si mettre dehors 70 salariés sous-traitants (sur le seul périmètre de la DEA-TM) et arrêter plus de 25 bancs, c’est pour faire 0 euro d’économies, qu’est-ce que ça va être quand il va falloir trouver les millions d’euros pour alimenter les 2 milliards du plan ?

Les décisions prises sont purement financières. Car ce n’est pas la première fois qu’il y a un « creux » d’activités pour les projets « Indus » après le passage d’une norme. Cela ne s’était pas traduit par de telles coupes sombres dans les effectifs et les moyens d’essais : c’était l’occasion de préparer les normes futures, en travaillant sur l’innovation, les avant-projets ou la méthodologie. Mais aujourd’hui, la direction décide de mettre à la porte des dizaines de salariés sous-traitants qui risquent de tomber dans la précarité. Alors qu’on pourrait travailler tous dans de meilleures conditions, elle décide de stopper des activités pendant plusieurs mois, ce qui nous obligera, dans quelques mois, à travailler dans l’urgence, avec des plannings intenables et encore moins de moyens pour passer les futures normes.

Pour les salariés dont le poste est menacé comme pour ceux qui resteront, la situation est grave. A Lardy, nous estimons que 800 postes sont menacés par le plan Renault (200 salariés Renault et 600 prestataires). Personne n’est à l’abri : aujourd’hui ce sont les bancs moteurs et demain ce seront les bancs à rouleaux et la MAP.

Des salariés se sont déjà mis en action, ils échangent et préparent la riposte : nous appelons tous les autres salariés du site à les rejoindre. Pour les semaines d’été qui viennent, nous mettons en place un groupe de liaison pour pouvoir échanger sur les suppressions de postes et réductions d’activités. Il se réunira tous les jeudis à 12h30. Si vous voulez nous contacter, envoyez un mail à cgt.lardy@renault.com

Lors du débrayage, des représentants du personnel de Nokia-Nozay (soumis à un plan de 830 suppressions d’emplois) et du Technocentre ont apporté leur soutien à notre action, comme des membres d’organisations politiques de Lardy et du département.

Ci-dessous, les éléments que la direction a partagés mardi pour la DEA-TM :

  • Baisse d’activités importante sur le 2ème semestre 2020

  • Mise à l’arrêt de plus de 25 bancs d’ici T4 2020 : -17 MAP-Energ, -7 MAP-Méca, -2 GMP

  • 60 à 70 salariés sous-traitants dont le poste est menacé : 30 à 40 pour l’exploitation des bancs, 10 à 15 à la logistique+prépa, 5 à 10 postes de LE

  • Sociétés les plus touchées : FEV, Segula, AVL

  • 2 salariés Renault qui devront changer de poste