Publié le Samedi 16 mai 2020 à 08h27.

La menace de fermeture de l’usine Nissan de Barcelone se précise

Nissan est décidé à fermer son usine de Barcelone alors que la grève continue dans l’usine. Cette annonce, confirmée par la presse japonaise, s’inscrit dans le cadre du plan mondial de restructuration que Nissan va dévoiler fin mai. Renault,  associé et actionnaire, est bien sûr impliqué.

L’épidémie de coronavirus est un faux prétexte car ce plan est mis en chantier depuis des mois pour solder les comptes du patron escroc Carlos Ghosn. la firme nippone profitant de la crise de la COVID-19 pour réduire sa présence en Europe et se replier au Japon, en Chine et aux États-Unis. Le plan de Nissan vise à redimensionner l’outil mondial de production de 20 % de 7 millions de véhicules à 5 millions par an.

Si l’usine barcelonaise ferme, plus de 3.000 emplois directs et 20.000 emplois indirects seraient concernés.

Les travailleurs de Nissan en Catalogne sont en grève illimitée depuis le 4 mai pour protester contre la menace de fermeture qui plane sur l’usine. Le comité d’entreprise discutera de la situation ce vendredi avec des représentants de la Généralité de Catalogne.

Nissan avait repris son activité le 4 mai dans la Zone Franche pour pouvoir terminer une commande de plus de 1.000 pick-up à expédier fin mai pour Mercedes. Deux jours plus tard, la production était paralysée par la rupture d’approvisionnements due à la grève illimitée du centre d’emboutissage de Montcada i Reixac.

Dans un premier temps, l’entreprise automobile a décidé de renvoyer chez eux en congés payés tous les travailleurs touchés par ce manque de pièces, mais elle a finalement choisi d’inclure les 900 travailleurs dans les mesures gouvernementales de chômage partiel  pour le motif de force majeure. Les syndicats ont porté plainte contre la multinationale considérant que cette décision « porte atteinte au droit de grève ».

Selon le Financial Times et Les Echos, un grand mécano est en cours de préparation. Certaines productions de l’usine de Barcelone pourraient être transférées dans des usines Renault. Mais celles-ci ne sont pas équipées pour produire les gros pick-up qui sont fabriqués à Barcelone. L’usine géante de Nissan en Grande Bretagne à Sunderland, qui produit 400.000 véhicules par an, pourrait reprendre les productions des modèles Renault le Kandjar et le Captur.

Les plans de Renault et de Nissan sont bien sûr coordonnés. La grève des ouvriers de Nissan à Barcelone est trop peu connue à France alors qu’elle est considérée par la presse espagnole comme le principal mouvement social de cette période de sortie du confinement. C’est dès maintenant que la riposte doit être préparée. Ils ont forcé la reprise de la production en pleine épidémie pour préparer aujourd’hui suppressions de postes et de fabrications !