Publié le Vendredi 5 juin 2020 à 13h50.

Les fonderies du Poitou : ni Renault, ni le repreneur ne tiennent leurs engagements

600 emplois sont menacés. Les syndicats CGT des Fonderies Alu et Fonte dans la Vienne appellent à la grève jeudi 4 juin à 10 heures. Elles ont comme unique client Renault, la partie Alu compte 285 salariés, et la partie Fonte emploie 315 personnes.

Le plan d’économies de 2 milliards d'euros de Renault annoncé le 29 mai a des conséquences sur les équipementiers et les sous-traitants. Il met le survie des fonderies en jeu. « Si certains sites Renault venaient à fermer, ce ne serait pas un bon signe pour les fournisseurs comme nous. Nous pourrions ne pas être renouvelés » a expliqué a l’AFP le délégué CGT de l’usine.

Dans cette situation, les commandes de Renault ont chuté. Alors que les volumes d'activité en mai devaient être de 30.000 pièces, ils viennent d'être revus à la baisse avec seulement 13.000 pièces. 

Les fonderies de la Vienne appartiennent depuis un an à une société britannique Liberty House elle même dépendante d’un groupe indien. Lors de la reprise Liberty House, seul repreneur, avait signé un accord avec Renault sur une garantie de volumes de commandes des quatre prochaines années.

En échange, Liberty House avait promis d’injecter deux fois 1,5 millions d'euros. Le premier versement a bien eu lieu, mais pas le second. En début de semaine encore, 650.000 euros devaient arriver. Les promesse de Renault et du represneur sont donc oubliées.

Les conséquences du plan Renault pour les activités et les usines Renault commencent à être connues. Les menaces pesant les les fonderies du Poitou montrent qu’équipementiers et fournisseurs sont aussi visés. Aujourd’hui les milliards d’euros en prêts et garanties vont dans les caisses des plus grandes entreprises. Dans toute la filière automobile, les responsabilités des donneurs d’ordre Renault et PSA sont écrasantes. C’est bien l’emploi de toute la filière qu’il faut défendre.