Publié le Mercredi 24 juin 2020 à 17h51.

Marseille : rassemblement en soutien à Kamel Guemari du McDo de St Barthélémy en lutte

Ce mercredi 24 juin à 14h, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le tribunal de Marseille en soutien à Kamel Guemari et Abderazac à l’appel du Syndicat des quartiers populaires de Marseille et du Collectif habitants de la Maison blanche. En effet, les deux militants ont été placés en garde à vue au commissariat de Noailles mardi et ont été déférés au parquet ce mercredi, sortis libres en début de soirée. Selon les premières informations, ils seraient soupçonnés de menaces de mort et violences dont les circonstances aggravantes citées sont : « en réunion » et « en raison de l'orientation sexuelle ».

En août 2019, Kamel Guemari avait lui-même déposé plainte après avoir été victime d'une tentative de meurtre après s'être fait foncer dessus par une voiture évitée de justesse en sautant dans un buisson.

Le contexte est particulier, En effet, les salariéEs du McDo de St Barthélémy sont en lutte depuis près de deux ans pour sauver leurs emplois. Le McDonald’s a été officiellement placé en liquidation judiciaire en décembre 2019, laissant une soixantaine de salariéEs sur le carreau. Pendant la période du confinement, l’État et la municipalité ne faisant pas face aux situations d’extrême précarité, l’ancien McDonald’s Saint-Barthélémy, fermé depuis la mi-décembre, a été réquisitionné pour servir de base logistique alimentaire. Leur action de solidarité populaire a aidé des dizaines de milliers de personnes chaque semaine et du même coup prouvé l’inefficacité d’un système où, malgré les déclarations, les profits de certains sont toujours plus importants que nos vies.

L’affaire résonne avec celle des trois agents grévistes de la RATP convoqués pour « insultes homophobes » lors du mouvement des retraites de décembre dernier. Si l’usage des termes « pédé », « enculé », « suceurs de bite » revêt un caractère homophobe et révèle un vocabulaire dominant très, trop employé, nous savons pertinemment que la lutte contre l’homophobie n’est, ici encore, qu’un prétexte pour faire condamner des figures du mouvement social et syndical.

Par ailleurs, vendredi 26 juin aura lieu dans les rues de Marseille une « Pride de nuit » au départ du Parc Lonchamp à 20h30, dont l’appel se termine par « Nous ne voulons pas de flics dans nos Prides, pas d’homonationalistes. Nous ne voulons pas de bourreaux. Nos luttes sont solidaires ».