Publié le Samedi 4 août 2012 à 21h31.

Philippe Poutou cible le salon de l'automobile (article de Paris Match)

Dans notre série de l'été «Que sont-ils devenus?», Philippe Poutou, ex-candidat du NPA à l'élection présidentielle.

Mariana Grépinet - Paris Match

Le 20 juillet, l’usine Ford de Blanquefort (Gironde) a fermé pour quatre semaines. Vacances obligatoires pourPhilippe Poutou, l’ex-candidat du NPA à la présidentielleet ses 1100 collègues du site. Il a «changé d’air», mais est resté en France, question de budget. A son retour à l’usine, une semaine après le premier tour de l’élection, il avait trouvé une entreprise «chamboulée», en pleine restructuration. «Depuis 2007, on bataillait pour empêcher la fermeture de l’usine. Pour y parvenir, on lance la fabrication d’une nouvelle boîte de vitesses. Beaucoup de gens sont en formation, d’autres au chômage partiel.»

"Maintenant que je suis connu,certains camarades me demandent de continuer"

Le militant CGT de 45 ans s’est présenté aux législatives, dans la 5e circonscription de Gironde. «C’était moins difficile que la présidentielle, la pression était incomparable...» Avec ses 2,12 % de voix, il a obtenu un meilleur score que celui récolté au niveau national (1,15 %). «Maintenant que je suis connu, certains camarades me demandent de continuer, se justifie-t-il. Ce n’est pas mon rêve, il faut qu’on en discute.» Le congrès de décembre devrait en décider. Son parti traverse une passe délicate, marquée par 400 transfuges vers le Front de gauche: «Ça nous fragilise et nous fait douter», explique Poutou. Avant de relativiser: «On n’est pas non plus en train de se morfondre.» Il compare la situation du NPA à celle du pays: «Il faut retrouver la pêche et tenir.»

Peu après l’annonce du plan social à PSA, il est passé à l’usine d’Aulnay-sous-Bois avec Olivier Besancenot («On fait le boulot à deux. Olivier ne s’est pas désinvesti parce qu’il n’est plus candidat; au contraire, il est à fond»). Il plaide pour des luttes collectives et prédit une rentrée chaude. A son agenda, il a biffé la date du 29 septembre, jour d’inauguration du Salon de l’automobile: 500 ouvriers débarqueront avec lui pour occuper le stand Ford. Le train a d’ores et déjà été affrété.