Publié le Samedi 22 octobre 2016 à 09h20.

PSA : Des profits... et des suppressions de postes

Le patron de PSA, Carlos Tavares, qui a doublé son salaire au printemps dernier à 5,2 millions d’euros le dit et le répète : « il n’y a pas de suppressions de postes chez PSA »...

Il s’agirait de départs volontaires et d’autres mesures de « mobilités externes sécurisées » présentées dans le cadre du CCE lundi 14 octobre et qui porterait simplement sur la reconduction du DAEC (dispositif annuel d’adéquation des emplois et des compétences).

En fait, il s’agit de la mise en œuvre de l’accord de compétitivité complaisamment soutenu par les organisations syndicales, hormis la CGT. Avec la fermeture de l’usine d’Aulnay et les suppressions de postes sur les autres sites en 2012, ce sont 8 000 emplois qui avaient été liquidés. Mais depuis, l’hémorragie continue avec la suppression de 2 000 postes de travail chaque année en France...

Le plan présenté au comité central d’entreprise viserait 1 025 départs volontaires non remplacés, 983 « congés seniors » (qui permettent notamment aux salariéEs de partir avant l’âge légal de la retraite avec  environ 70 % de leur salaire). et 125 congés longue durée. Cela représente environ 3 % des effectifs totaux du groupe en France, les sites les plus impactés étant Poissy et Sochaux.

Restructurations permanentes

L’intérêt de ce type de procédure est qu’il permet d’éviter les « plans collectifs de licenciements économiques avec phase contrainte ». La vague d’indignations, plus ou moins de bonne foi, et de protestations suscitée par la suppression de 400 emplois chez Alstom est ainsi évitée. Quant à l’État, détenteur de 14 % des actions, Hollande l’a dit : « Ce qui a été annoncé n’est rien d’autre que ce qui avait été décidé avec les organisations syndicales, 5 sur 6 avaient signé »...

D’un côté, pour PSA 2,4 milliards d’euros de bénéfices engrangés ces dix-huit derniers mois, des comptes repassés dans le vert en 2015, avec un bénéfice net de 1,2 milliard d’euros et une année 2016 qui devrait être également profitable. De l’autre, des conditions de travail dégradées avec un accroissement des charges de travail. Et lorsque les salariéEs se révoltent, c’est la répression (voir article sur cette double page).

Au final, ces 2 000 suppressions de postes relèvent de la même politique que l’annonce des 2 000 embauches bidons chez Renault (voir article en page 3). Des restructurations permanentes facilitées par les accords de compétitivité et les dispositions de la loi travail...

R.P.