Publié le Mardi 1 décembre 2015 à 13h33.

Tunisie : vague de grèves générales régionales dans le secteur privé

En Tunisie aussi, Daesh cherche à répandre la terreur dans la population. En témoigne l’effroyable décapitation d’un berger de 16 ans, le même jour que les attentats à Paris et au Stade de France (voir l’émouvant témoignage de son cousin sur le site du NPA). Néanmoins d’importantes mobilisations ont continué à avoir lieu.Depuis la fin août, des manifestations ont été organisées contre le projet de loi visant à blanchir les corrompus de l’ancien régime. Le premier résultat a été la levée de l’état d’urgence décrété aux lendemains de l’attentat de Sousse. Cette mobilisation symbolise l’émergence d’une nouvelle génération militante.Simultanément d’importantes luttes ouvrières ont lieu depuis un an, avant tout contre la dégradation considérable du pouvoir d’achat. Au premier semestre, les grèves ont essentiellement eu lieu dans le secteur public, et ont débouché sur des avancées appréciables, avec parfois des victoires quasi-totales comme dans l’enseignement secondaire. Et depuis la mi-septembre, le secteur privé s’est à son tour mis en branle. Face à la volonté patronale d’appauvrir toujours plus les salariéEs, un cycle de grèves générales régionales a été organisé par l’UGTT dans l’ensemble du pays.Le coup d’envoi en a été donné le jeudi 19 novembre à Sfax, qui est la première région industrielle du pays, et où les salariéEs des 164 plus grandes entreprises étaient appelés à faire grève. Ce mouvement a été un franc succès avec un taux de participation d’environ 90 % et des débrayages de solidarité dans le secteur public. Après un meeting devant le siège de l’UGTT, une manifestation regroupant plus de 20 000 participantEs est allée jusqu’au siège du Gouvernorat (l’équivalent des préfectures en France).Des grèves générales tournantes ont été annoncées dans l’ensemble des régions d’ici le 1er décembre. Et si le patronat persiste à ne pas céder, une grève générale nationale est envisagée.

Cet article, mis en ligne le 1er décembre, avait été rédigé le 22 novembre, donc deux jours avant l'attentat du 24. Suite à celui-ci, les grèves générales régionales programmées entre le 25 novembre et le 1er décembre dont il est question dans cet article, ont été reportées.