Publié le Lundi 24 août 2009 à 10h19.

Face au trio PS-Verts-MoDem, le NPA veut redevenir leader de la gauche de la gauche

PORT-LEUCATE (Aude), 23 août 2009 (AFP) - Après son semi-échec aux européennes, le NPA d'Olivier Besancenot, qui a ouvert dimanche sa première Université d'été à Port-Leucate (Aude), tente de se repositionner en leader d'une gauche de la gauche qui reste à rassembler.

"Il y a une espèce d'union de centre gauche qui va commencer à voir le jour entre ce qui sortira du PS, les Verts d'Europe-Ecologie et le MoDem, plus ce qu'ils pourront grapiller dans la gauche radicale", estime M. Besancenot. Pour lui, "les grandes manoeuvres commencent" après l'idée lancée samedi d'un rassemblement "écologique, socialiste et démocratique" en vue de 2012, lors des "premiers ateliers d'été" du courant L'espoir à gauche de Vincent Peillon (PS) avec Marielle de Sarnez (MoDem), Daniel Cohn-Bendit (Europe-Ecologie) et le communiste Robert Hue.

Pour le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste qui arborait un T-shirt "repos le dimanche", avec le mot "travail" clairement barré, il est donc "l'heure de faire un rassemblement anticapitaliste et donner d'autres propositions". Désormais, "en terme de polarisation, le choix est clair", fait-il valoir à l'attention du PCF, avant le "meeting de rentrée" du NPA où il doit "ouvrir l'acte II du processus du NPA" pour "s'adapter au nouveau contexte" actuel.

"Osez enfin une politique indépendante du PS" pour une "vraie alternative" à Nicolas Sarkozy, lance aux communistes Pierre-François Grond, de la direction du NPA, en soulignant que ce sera "douloureux" pour le PCF et ses 185 conseillers régionaux sortants, avant les régionales de mars. "Le PCF et Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche, PG) sont devant un choix : avec le NPA ou avec le PS et le MoDem", renchérit la figure trotskiste Alain Krivine, qui juge "affligeant" le "spectacle" offert par le PS et les Verts. "Ca va peut-être nous renforcer mais il n'y a pas de quoi se réjouir", glisse-t-il.

Aux européennes, pour son premier test électoral quatre mois après sa création sur les bases de la LCR, le NPA n'a obtenu aucun élu (4,9%), battu par le Front de gauche PCF-PG (6%, 4 eurodéputés) qu'il avait refusé de rejoindre. Une "semi-réussite", selon Sandra Demarcq, responsable du parti qui reconnaît que c'était "dur de faire cavalier seul" même si ce n'était "pas que de notre faute". Depuis, MM. Besancenot et Mélenchon se sont dit favorables à des listes "indépendantes" du PS au premier tour des régionales avec des "fusions techniques" au second. Le PCF n'a pas encore dévoilé ses intentions. Le week-end prochain, PCF et PG organisent leur université d'été, respectivement à Vieux-Boucau (Landes) et Clermont-Ferrand, avant la traditionnelle fête de L'Humanité (11-13 septembre) où le NPA "espère être invité". Les décisions finales sur les alliances seront connues à l'automne.

Au cours des quatre journées de Port-Leucate centrées sur "un monde en crise", où environ 1.400 militants sont réunis, se succèdent forums, ateliers et "travaux pratiques" (écriture de tracts, salsa antisexiste, etc.). Finalement, seuls la FSU et Solidaires participeront au débat de mardi sur la rentrée sociale. La CGT avait décliné l'invitation du NPA, lui reprochant de "prétendre donner des leçons aux responsables syndicaux". "La chaise vide n'est jamais une bonne politique", souligne M. Grond, pour qui "l'indépendance des syndicats ne veut pas dire que les questions sociales leur sont réservées". C'est le "geste d'une direction en difficulté", juge M. Krivine, qui se félicite que Xavier Mathieu, leader CGT de Continental-Clairoix (Oise), soit là. jud/frd/df

Par Julie Ducourau.