Publié le Lundi 28 novembre 2011 à 17h43.

Face à la crise, je suis contre l'austérité de droite et de gauche ! (nouvelobs.com)

LE PLUS. Crédité de 0% d'intentions de vote dans les sondages et encore peu connu des électeurs, le candidat du Nouveau Parti Capitaliste (NPA) Philippe Poutou a pourtant un programme à défendre, et souhaite appliquer quatre mesures d'urgence pour sortir de la crise.

Tribune de Philippe Poutou

Rarement dans l'histoire, une campagne présidentielle n'aura été autant marquée par la crise.Une crise qui frappe de plein fouet la vie de millions de gens. Emploi, salaires, sécurité sociale, services publics, l'attaque est frontale, générale. La troïka - Union européenne, FMI, Banque centrale européenne - met sous tutelle les pays du Sud de l'Europe et menace les autres.

Partout, les politiques d'austérité sedéchaînent. Et, plus il y a d'austérité, plus la crise s'aggrave et plus les pays sont tirés vers la récession.C'est la politique que conduit Nicolas Sarkozy, depuis le début de la crise. Elle sera aggravée s'il reste au pouvoir. Les positions de l'UMP sur les 35 heures ou la fraude sociale donnent le ton.

Ils veulent liquider tous les acquis sociaux depuis 1945.Mais la politique proposée par François Hollande et les socialistes n'est pas la solution. Les timides prises de position qui ressemblaient à des positions de gauche- création de 60.000 postes d'enseignant, le droit à la retraite à 60 ans - sont déjà abandonnées. Hollande veut, paraît-il,donner "du sens à la rigueur."

Bloquer les plans d'austérité

Alors oui, il faut chasser Sarkozy, c'est le "minimum syndical", mais il faut, plus que jamais, une alternative à la politique du Parti socialiste.Austérité de droite ou austérité de gauche, je suis contre!

Il faut bloquer les plans d'austérité, changer de logique et de politique, casser la main mise de la finance sur l'économie, et satisfaire les besoins sociaux de la population.Il est urgent d'arrêter la catastrophe qui nous menace.Les travailleurs et les peuples ne doivent pas payer la crise, c'est aux capitalistes de la payer.

Pour arrêter la catastrophe qui nous menace, je propose de commencer par prendre quatre mesures d'urgence :

1.Un bouclier social contre la crise: augmentation des salaires et des minimas sociaux: 300 euros pour toutes et tous, le Smic à 1600 euros, interdiction des licenciements, relance des services publics par la création massive d’emplois dans l’éducation et la santé, retour à la retraite à 60 ans à taux plein.

2. Un financement de ces mesures qui fait payer les capitalistes : l'annulation de la dette et de ses intérêts, un moratoire sur la base d'un audit sous contrôle populaire, l'augmentation des impôts pour les plus riches, le rétablissement de l'impôt sur les bénéfices des entreprises à 50%, la suppression de toutes les niches fiscales des riches etdes exonérations de cotisations sociales qui s'élèvent à plus de 30 milliards sur les budgets sociaux.

3.Une expropriation des banques et leur nationalisation sous contrôle des travailleurs et des usagers, sans indemnités ni rachats de titres pour les gros actionnaires. Et, la création d'un service public bancaire qui devra à réorganiser l'investissement pour satisfaire les besoins sociaux de la population.

4.Sortir du nucléaire : démantèlement de la filière nucléaire, développement des énergies renouvelables, en particulier l'éolien, réorganisation écologique de l'énergie, des transports, et de l'habitat, tout cela est incompatible avec la rentabilité capitaliste. C'est un choix de société, il faut une planification sociale, démocratique, écologique.

Pour appliquer ce programme il ne faut pas hésiter à s'attaquer à la logique du système capitaliste et au pouvoir du patronat et des banquiers. C'est ce que nous proposons aux travailleurs et aux classes populaires.Ces quatre mesures sont les premières qu'appliquera un gouvernement des travailleurs pour servir les intérêts du plus grand nombre.Elles sont au centre de ma campagne mais c'est aussi un programme de lutte contre la crise capitaliste, un programme pour des millions d'indignés qui refusent aujourd'hui l'austérité, qu'elle soit de droite ou de gauche.

Par Philippe Poutou Candidat (NPA) à la présidentielle