Publié le Jeudi 9 juillet 2009 à 13h40.

"Le NPA dément toute vague de départs" (Libération du 9 juillet)

Nul part ailleurs. C'est ce que répond le parti d'Olivier Besancenot, en réponse à une information d'Europe 1, selon laquelle 3.000 adhérents auraient rendu leur carte depuis les européennes.

En un mot: «grotesque». Le Nouveau parti anticapitaliste tient à mettre les choses au clair. Non, le parti ne se vide pas de ses adhérents. Et dément l'information d'Europe 1, qui affirmait ce matin qu'un tiers des 9.000 adhérents a quitté le navire dirigé par Olivier Besancenot au lendemain des européennes.

Alors, info ou intox? Le parti a dû se fendre d'un communiqué pour calmer les esprits. «Nous démentons catégoriquement ces allégations», basées «sur aucune enquête sérieuse». On s'étonne au NPA que des médias «puissent annoncer des chiffres de cotisants» alors que le parti, affirme-t-il, ne les connaît pas lui-même. «Nous ferons le point à l'automne», assure le communiqué.

Etonnant, tout de même, qu'un parti politique ne puisse connaître le nombre de ses adhérents. A son corps défendant, le NPA, formation jeune, n'est pas encore très structuré.

«La rançon du succès»

Pour Christian Picquet, ex-LCR qui a quitté le NPA en mars dernier pour fonder Gauche unitaire, un trésorier de parti doit savoir «à quelques centaines près» combien de sympathisants ont adhéré. Le dissident va même plus loin: il estime que le nombre de 9.000 encartés, annoncé par le parti, serait lui-même au-dessus de la réalité. Il tient à rappeler que «5 à 6.000 personnes ont voté lors du Congrès» en février, il se pourrait donc que les chiffres ne soient pas si bons qu'espéré. Sans être en mesure d'affirmer l'étendue des défections, il juge que le NPA cherche à «dissimuler la misère».

Alors bien sûr, aux lendemains des européennes, la ligne ferme d'Olivier Besancenot a pu décevoir les adhérents, face à la montée du Front de gauche. Mais le porte-parole médiatique jouit toujours d'une forte popularité. Pour un responsable du NPA, cette polémique n'est que «la rançon du succès». Il s'étonne des réactions, souvent vives et tranchées, qui entourent le parti: «Soit on nous encense, en plaçant Besancenot en tête des sondages concernant les personnalités de gauche, soit on nous démollit complètement.»

A en croire le parti, l'avenir s'annonce radieux. De «nouvelles demandes de contact continuent à arriver à un rythme non négligeable». On connaîtra donc à l'automne le réel état des troupes.

Clément Pecchio