Publié le Jeudi 30 août 2012 à 23h56.

Le NPA prépare sa rentrée politique (JDD)

 

 

Ils se sont retrouvés à Port-Leucate, près de Perpignan, pour leur université d'été. Les militants du NPA ont enchaîné débats et ateliers en cette rentrée politique. Ils appellent à une "mobilisation générale" contre le pacte budgétaire européen.

Plus discret depuis l'élection présidentielle,et les 1,15% de Philippe Poutou, le NPA s'est réuni pendant quatre jours à Port-Leucate, près de Perpignan (Pyrénées-Orientales). L'occasion pour le parti fondé en 2009 de faire le point sur ses troupes, alors que plusieurs de ses membres sont partis ces dernières semainesvers le Front de gauche. Du 26 au 29 août, quelque 650 militants ont participé à cette université d'été. "C'est sûr, on est un peu affaibli (…) Mais on n'est pas non plus au fond du trou", estime Philippe Poutou dans une interview publiée mercredisur un blog duMonde. "On est dans les basses eaux, on l'assume. On est en difficulté, on l'assume aussi. Mais on est là, toujours et bien là, y compris du point de vue des mobilisations", déclarait déjà Olivier Besancenot en juillet derniersur Europe 1.

Le NPA compte bien se faire entendre dans les prochaines semaines. "On sait qu'il y a des perspectives sociales devant nous", explique Philippe Poutou, qui souhaite construire une véritable "opposition de gauche" au gouvernement en place. Une réflexion qui était au cœur de l'université d'été de son parti. "C'est une situation politique nouvelle", reconnaissait, avant même le lancement des débats, l'ancien candidat à la présidentielle dansMidi Libre. Et la porte-parole du NPA, Christine Poupin, a pointé l'importance d'une telle force politique. "On voit bien à quel point ce gouvernement va avoir besoin d'une opposition à sa gauche (…) Si les choses se déroulent tranquillement sans qu'il n'y ait de mobilisations qui (lui) imposent de mener une autre politique, vraisemblablement la gauche sera battue la prochaine fois", a-t-elle mis en gardedans une interview à la Radio du Sud(RTSFM).

"L'idée de se retrouver ensemble dans la rue, on est pour"

Parmi les dossiers chauds, la ratification du pacte budgétaire européen, qui doit arriver au Parlement début octobre et à laquelle est opposé le NPA. "François Hollande démontre son empressement à faire passer son mauvais coup en évitant au maximum le débat public. Il avait promis de renégocier ce traité, il n'en est rien", déplorait le parti d'extrême-gauche suiteau feu vert du Conseil constitutionnel sur la règle d'or. Le sujet a animé le rassemblement de Port-Leucate. "La rentrée va trébucher sur le TSCG. Une autre Europe est nécessaire et elle passe par le rejet de ce traité", a lancé Christine Poupin lors d'un meeting dimanche soir, entourée de Philippe Poutou et d'Olivier Besancenot.

Le NPA - qui appelle à la "mobilisation générale" contre ce texte "libéral" - compte bien descendre dans la rue.Avec Jean-Luc Mélenchonet le Front de gauche? "L'idée de la manif, on la défend depuis un moment (…) L'idée de se retrouver ensemble dans la rue pour contester ça, on est pour", assure Philippe Poutou sur le site duMonde. "Il faut être sérieux. Personne ne peut avoir la prétention à lui tout seul d'avoir les forces pour s'opposer à la ratification", renchérit la porte-parole. Elle défend une "mobilisation unitaire" qui pourrait aussi regrouper les "membres du PS et d'EELV qui disent refuser l'austérité". "Il faut que ça passe en actes", poursuit Christine Poupin.

Pour Philippe Poutou, la rentrée va être chargée. Outre cette mobilisation contre le pacte budgétaire européen, l'ancien candidat à la présidentielle - et délégué syndical CGT - se rendra au Mondial de l'automobile le 29 septembre à Paris. Pour "mettre une nouvelle fois la pression sur Ford en allant directement sur les lieux de la vitrine des constructeurs", expliquait-il vendredi dans un communiqué. Les 1.100 salariés de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde),où travaille Philippe Poutou, craignent pour l'avenir du site.