Publié le Vendredi 7 novembre 2008 à 14h51.

Le soir du vote au PS, Besancenot joue la "différence" à gauche (article Le Monde)

Olivier Besancenot a tenu le premier meeting de son Nouveau Parti anticapitaliste, jeudi 6 novembre, à la Mutualité à Paris. La date retenue, jour du vote des militants du Parti socialiste, est "une coïncidence", jure le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).

"On n'a jamais établi notre calendrier en fonction des agendas des autres partis", assure-t-il.

C'est "juste" le meeting de rentrée dans un contexte de crise économique et de luttes "de résistance" telles celles des ouvriers des NMPP (Nouvelles Messageries de la presse parisienne), des salariés de Renault Cléon ou des intérimaires sans-papiers en grève invités à témoigner. Ils sont là "pour montrer que la crise est bien ancrée et que c'est toujours les mêmes qui en souffrent", expliqueront-ils à la tribune. Mais aussi que, malgré la démoralisation, il y a "un espoir", "un petit climat de combat".

TRAVÉES BONDÉES

Le décorum n'a pas changé depuis le dernier meeting de campagne de l'élection présidentielle. Dans les travées bondées décorées au sigle du nouveau parti, le même public, jeune, salarié et revendicatif est venu. "Pas des ex ou des déçus de la gauche", selon le facteur révolutionnaire, mais des militants "à la recherche d'un parti qui les défendent jusqu'au bout". De ceux qui crient "tout est à nous, rien est à eux"…

Alors le congrès du PS, c'est bien loin, disent les militants. Pas question de montrer une quelconque préférence pour un candidat à la direction de ce parti. "Toutes les motions ont accepté la déclaration de principe du PS qui s'inscrit dans une économie de marché", insiste M. Besancenot. Tout juste indique-t-il qu'il "écoute". Mais rappelle-t-il, le bilan de François Hollande, c'est que la LCR était "infréquentable" parce qu'elle refusait d'"aller au gouvernement aux conditions des socialistes". "Aujourd'hui, il y a plein d'occasions d'aller au carton contre le gouvernement, et nous, on y est à chaque fois", conclut-il pour mieux souligner sa "différence".

Lui, que les sondages présentent comme le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy, veut rebondir sur cette crise économique pour "ouvrir les yeux à des millions de gens". Il explique qu'elle est le produit d'un système, le capitalisme financier et industriel, et son "toujours plus de profits". "Nous, c'est contre ce capitalisme-là qu'on a décidé de se révolter", a lancé M.Besancenot.

Le futur NPA qui sera officiellement lancé les 1er et 2 février 2009, et avec ses 11 000 cartes commandées par les 420 comités locaux, il se veut "la seule gauche qui va résister pour gagner et proposer une alternative globale". Et non pas, a encore martelé M. Besancenot sous les vivats, "attendre 2012", comme le PS.

Sylvia Zappi