Publié le Mardi 9 mai 2017 à 23h34.

Macron président, l’offensive capitaliste est En Marche ! Construisons les résistances !

Marine Le Pen, la candidate du Front national, n’a pas été élue et nous nous en réjouissons. Mais son score démontre l’urgence absolue d’une réponse politique et sociale des exploitéEs...

Car même battu, le FN reste un parti dangereux. Derrière quelques revendications sociales reprises de façon démagogique, son programme, c’est la destruction des droits démocratiques et la remise en cause de tous les droits du mouvement syndical et du mouvement social. Il développe un programme de division des exploitéEs, visant à renforcer les discriminations contre les personnes d’origine immigrée, un programme de haine raciste qui vise à épargner les vrais responsables de la misère et du chômage.

Le FN a obtenu près de 11 millions de voix, et il serait dangereux de considérer que le problème est derrière nous. Le combat va se poursuivre, pour convaincre qu’aucun travailleur ne doit soutenir ce parti. L’histoire a prouvé que ce combat nécessite la plus large unité du monde du travail et de ses organisations. Le score du FN est un tremplin pour tenter d’accroître son implantation, il y a urgence à la contrer.

Ne pas laisser le FN être l’opposition politique à Macron

Le FN se construit sur le désespoir des classes populaires, sur la perte des repères de classes, sur la crise profonde du système capitaliste et la crise politique et institutionnelle qui en découle. Il va tenter de se positionner pour capter la colère qui va se développer contre la politique de Macron le banquier, l’héritier de Hollande.

Ministre de l’Économie, Macron a inspiré des lois de régression sociale comme celle qui porte son nom ou la loi travail. Au-delà, Macron entend amplifier la contre-révolution libérale et va donc poursuivre une politique d’austérité contre les catégories populaires, cela au nom de la liberté d’entreprendre, de la rigueur et de l’équilibre budgétaire… 

Son programme ? En finir avec les 35 heures, casser la Sécurité sociale, diminuer le nombre de fonctionnaires, aller encore plus loin dans la casse du code du travail…

Préparer de nouvelles batailles

Notre point d’appui est la faible légitimité de Macron. Celui-ci a recueilli seulement 23 % des voix au premier tour, 17 % des inscritEs... Et plusieurs études montrent que seule la moitié de ses électeurs est convaincue par son programme, soit moins de 10 % des inscritEs.

Nous devons nous unir pour préparer les résistances face à un Macron qui déclare vouloir gouverner par ordonnances pour imposer son programme antisocial. Une période de combat est devant nous, et nous devons organiser le « tous ensemble », inverser le rapport de forces, construire un front pour défendre dans l’unité nos droits sociaux et démocratiques.

Des militants syndicaux et associatifs ont commencé à préparer la riposte, dans divers appels et manifestations, et dans des mobilisations qui existent ici ou là contre les licenciements, chez Tati, Whirlpool, et tant d’autres. Tous ces combats vont dans le bon sens, mais il ne faut pas se faire d’illusions : ce ne sont pas des milliers de manifestants qu’il faut pour renverser le rapport de forces, mais des millions. Ce ne sont pas des luttes partielles mais un mouvement d’ensemble contre le futur gouvernement. Ce ne sont pas des appels épars, mais la mise en mouvement des principales organisations syndicales… qui ne semblent pas pour l’instant dans cet état d’esprit. À nous de les y pousser !

L’urgence de construire un parti pour les exploitéEs

Pour préparer cet affrontement, nous avons besoin d’une force politique pour nous représenter nous-mêmes, organiser notre camp social face aux patrons et aux possédants. Un parti de combat, ancré dans les luttes quotidiennes, qui n’a pas peur de s’en prendre à la propriété capitaliste, qui défende la rupture avec les institutions nationales et européennes. Un parti féministe, écologiste, internationaliste, pour la transformation révolutionnaire de la société. Il y a urgence.

L’écho de notre campagne est un point d’appui (au-delà du score). Nous avons tapé là où des millions de gens voulaient frapper : sur le FN, Fillon et Macron, pour défendre les intérêts des exploitéEs et des oppriméEs. Par notre souscription, dans les élections législatives, en proposant de militer avec nous, c’est ce combat que nous voulons continuer.

Philippe Poutou