Publié le Mercredi 11 janvier 2012 à 09h40.

Philippe Poutou fait ses voeux devant le Fouquet's (Libération.fr)

On reprochait à Philippe Poutou son manque de brio médiatique. Le candidat du Nouveau Parti Anti capitaliste (NPA) a voulu répondre aujourd'hui par des voeux sauvages devant le Fouquet's. Et, chez les camarades d'Olivier Besancenot, on a beau tenter le happening pour lancer la campagne de l'ouvrier candidat, tout ça reste encore hésitant. Lèvres plissées, sourire timide, s'il ne maîtrise pas tout à fait l'exercice, Philippe Poutou se prête au jeu des caméras et des flashs. «Je suis celui qui se lève tôt parmi des millions devant le Fouquet's ! Symbolique pour symbolique, c'est l'occasion de faire gicler Sarkozy et toute sa bande dont il est grand temps de se débarrasser!» , argue-t-il, étouffé par la ronde des journalistes. «On a intérêt à s'organiser, nous sommes au début d'une lutte sociale! François Hollande n'est pas la bonne solution de rechange. C'est une politique anti capitaliste qui pourra redonner confiance!»

Les illuminations des Champs-Elysées en toile de fond, Philippe Poutou ne met tout de même pas un pied sur le tapis rouge. Le même, foulé voici bientôt cinq ans par un Nicolas Sarkozy tout juste élu qui venait fêter sa victoire dans le restaurant devenu symbole d'un début de présidence «bling-bling». Derrière les portes, bras croisés, les portiers n'ont pas à s'inquiéter des quelque trente militants révolutionnaires présents. Les caméras s'éteignent. Derrière Poutou, ceux-ci déplient enfin leurs drapeaux rouges "NPA", frappés d'un mégaphone blanc. Après des touristes étrangers, c'est un groupe de jeunes surexcités qui s'arrête derrière lui et l'interpelle.«Et vous êtes allié avec qui?» lui dit un jeune, bardé d'une écharpe PSG.«Pour l'instant personne, répond le candidat NPA. Mais dans la rue avec plein de monde!». , relance une jeune fille. «Oui... Mais lisez d'abord ce qu'on a écrit», renvoie timidement Poutou.

Objectif: trouver 4 à 5 signatures de maire par jour

Devant les journalistes, il en profite pour relancer un appel aux signatures. Après la lettre écrite aux maires socialistes et cosignée avec Olivier Besancenot, le candidat NPA renouvelle ses critiques contre ce «procédé anti démocratique». Aura-t-il les 500 signatures de maires pour avoir droit au bulletin de vote à son nom le 22 avril? «On a des remontées de signatures. Pour l'instant, c'est possible de les avoir, assure Sandra Demarcq, membre de la direction de la formation anticapitaliste. On va voir les petits maires mais il y a une grosse pression et la lettre de Martine Aubry n'a pas aidé.»

Le compteur affiche pour l'instant 330 paraphes, «dans les mêmes eaux qu'en 2007 à la même époque» , dit Demarcq. «On aime bien se faire peur, sourit Thibault Blondin, responsable de la collecte au NPA et qui compte sur les vacances de février pour voir les troupes anticapitalistes repartir en nombre à la chasse aux signatures. On veut être là dans le débat, on sera le 16 mars au Conseil constitutionnel pour le dépôt. On veut l'égalité de temps de parole pour défendre nos idées». Pour cela, il va falloir être très efficace: pour faire le compte, les militants NPA doivent ramener 4 à 5 signatures par jour.

LILIAN ALEMAGNA et MARION KREMP