Publié le Mercredi 28 mars 2012 à 21h49.

Pour Poutou "l'humiliation" dans les quartiers pauvres peut conduire à la violence

 PARIS, 28 mars 2012 (AFP) - Philippe Poutou, candidat du NPA à l'Elysée, a estimé mercredi que "l'humiliation" subie, selon lui, par les habitants des quartiers pauvres peut "avoir des conséquences qu'on ne maîtrise pas", en évoquant Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban.  

Invité de "Questions d'Info" LCP/France Info/Le Monde/AFP, M. Poutou a souligné toutefois que le cas de Mohamed Merah était "exceptionnel". Mais pour lui, "il y a aujourd'hui une société qui est profondément injuste et barbare, et il faut bien comprendre que toute l'oppression des peuples à l'échelle de la planète, le rôle de l'impérialisme, le pillage des peuples, etc., même en France, le fait qu'il y ait plus de pauvreté, plus de chômage, le fait qu'il y a des parties de la population qui soient stigmatisées, tout contribue à ça".  

"Il y a un climat, globalement nauséabond, et (...) il y a des partis politiques qui jouent un rôle particulièrement néfaste là-dedans", a poursuivi le candidat, en dénonçant "la dérive sur le terrain sécuritaire" et le fait que "malheureusement les jeunes des quartiers populaires vont trinquer".   

"L'humiliation peut avoir des conséquences qu'on ne maîtrise pas", a mis en garde M. Poutou.   

Il a fait valoir qu'il y avait "des tas de gens dans les quartiers populaires qui sont humiliés au quotidien par le chômage, par les préjugés racistes, les attaques qu'ils subissent en permanence".   

Pour lui, "c'est cette humiliation sociale qu'il faut combattre. C'est là où il faut discuter de solutions d'urgence. Et le combat aujourd'hui contre toutes les formes de violence de la société, ça passera par ce combat contre les idées racistes, contre les idées xénophobes, et ça passera par une réponse sociale urgente".   

"Il faut que les gens puissent vivre décemment, et ça passera aussi par l'arrêt de la répression policière dans ces quartiers. Parce qu'on parle de la violence, il faut parler de toute la violence", a-t-il conclu.