Publié le Mercredi 2 septembre 2009 à 20h01.

Pour un front anticapitaliste durable !

Lors du meeting d'ouverture de l'université d'été, dimanche 23 août, Olivier Besancenot a dressé le bilan des six premiers mois du NPA et de la situation sociale en France, concluant sur les actions futures à mener. Extraits choisis. 

Nous fêtons les six mois du parti. C'est le moment de dresser le bilan, avec le plus de lucidité possible. Nous sommes dans une situation particulière, celle de la crise et d'un gouvernement UMP qui mène la même politique agressive, revancharde, profitant de l'été pour s'attaquer à des sujets aussi importants que le travail du dimanche ou la privatisation de la Poste.

Le système capitaliste est toujours en crise. Cette crise est globale, sociale, économique, environnementale. Même dans le scénario le plus optimiste, on nous dit que ça ira mieux, au minimum, dans deux ans, mais que les effets sociaux de la crise, eux, vont durer beaucoup plus longtemps : pauvreté, précarité, conditions de travail qui se dégradent, licenciements en cascade, retraités qui touchent le minimum vieillesse, jeunes qui poursuivent leurs études, chômage. A la crise s'ajoutent les propres choix politiques du gouvernement. En faisant des cadeaux fiscaux aux plus riches, l'Etat se prive délibérément de recettes publiques. Il y a une minorité de capitalistes qu'on taxe toujours moins, qu'on subventionne toujours plus et à qui l'Etat emprunte pour rembourser la dette. Ils se retrouvent, du coup, en position de force.

En six mois, le rapport de force s'est dégradé, malgré les luttes sociales et l'échec du capitalisme. La droite en est sortie gagnante aux élections européennes. Les manifestations étalées n'ont pas aidé à la convergence des luttes. Mais le cycle de lutte, initié en janvier, n'est pas refermé. Des combats ont payé (SBFM, Rencast) et d'autres ont affiché leur dignité (Continental). Ces résistances sont à inscrire dans le cycle long des effets sociaux de la crise économique. L'objectif de la droite est de briser durablement le mouvement social. Voilà ce qui donne une idée de ce qui devrait être l'objectif de toute la gauche : syndicats, partis, associations. 

Le NPA est un processus qui doit s'élargir. Nous apprenons au fur et à mesure, parce que nous ne sommes pas des politiciens professionnels, et nous le revendiquons.

Le NPA a besoin de plus de constance militante et de conscience politique. Le rapport de force se dégradant, les gens ont encore plus besoin de nous.

Les coalitions de centre-gauche créent beaucoup de désillusions, comme en Italie. Face à cette union de centre-gauche, il faut un front anticapitaliste durable. Pour battre Sarkozy en 2012, il faut combattre sa politique maintenant, tous ensemble, la gauche sociale et la gauche politique. On revendique de militer aussi sur les questions sociales et de contester cette séparation arbitraire qui voudrait que les syndicats ne s'occupent que de la rue et que les partis ne s'occupent que des institutions.

Le NPA n'intervient pas qu'en cas de grève générale ou d'élections, mais agit au quotidien, pour rendre plus facile la transformation révolutionnaire de la société. Nous devons rassembler nos sympathisants, participer à renforcer tout espace solidaire et démocratique. Cela impose une constance dans nos propres rangs. L'un des enjeux de l'université d'été est de rendre notre collectif politique national à l'image de notre organisation. On reproduit parfois, malgré nous, la division de la société. Nous devons rendre l'implication militante plus visible dans nos portes-parole.

Le NPA est une contribution à la renaissance d'une conscience de classe. Il regroupe celles et ceux qui pensent que cette classe pourrait exister pour elle-même, dans une société démocratique. Il faut rendre notre projet politique plus visible, montrer la cohérence et la logique qui relient chacune de nos propositions. Nos revendications ne concernent pas que les salariés, mais tout le monde : interdiction des licenciements, nouveaux emplois dans les services publics, réduction du temps de travail, augmentation de tous les revenus de 300 euros, interdiction du cumul des mandats, régularisation de tous les sans-papiers, contrôle des moyens de production par la population, etc. Notre projet de société, c'est une société égalitaire, sans rapport de dominance, en harmonie avec l'environnement, sans discriminations sexistes, racistes, sexuelles.

L'objectif de cette rentrée est d'appeler l'ensemble du mouvement ouvrier à entrer en résistance, appeler le NPA à militer pour faire état de nos propositions pour sortir de la crise et continuer à lancer cet appel à la dignité. 

Propos retranscrits par Gilles Pagaille 

Intervention disponible en entier sur www.npa2009.org