Publié le Mercredi 22 janvier 2020 à 14h57.

Soirée de soutien aux grévistes du métro : c’est ça, l’art de la grève !

La Crécelle, le collectif des étudiantEs du Conservatoire de Paris (CNSMDP) a organisé le dimanche 19 janvier, au théâtre de l’Ourcq, une soirée de soutien aux grévistes des lignes 5, 7 et 7 bis, qui conduisent au conservatoire. 

Avec les entrées, repas et boissons à prix libre, la soirée a permis de récolter 3 000 euros ! Une somme certes minime par rapport aux besoins financiers énormes des salariéEs, en grève depuis le 5 décembre, mais de quoi redonner la patate pour un prochain rebond du mouvement à partir de la journée interpro du 24 janvier, dans une période où les difficultés se font sentir. C’était le sens de l’intervention de Sabriha, conductrice de la ligne 5, pendant la soirée : « C’est une lutte acharnée qu’on a menée depuis 46 jours, mais on n’en est qu’à la moitié parce que le projet de loi c’est jusqu’aux mois de mars-avril. [...]. Le réseau roule, c’est vrai, on va pas se mentir, c’est très dur, mais sur les grosses journées interpros on va se remettre en grève. Merci de votre soutien […] et comme on repart encore sur d’autres actions, on a encore besoin de vous ». 

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De leur côté, les étudiantEs du collectif la Crécelle ont exprimé leur colère contre cette réforme qui les touche directement ainsi que contre les conditions de travail des personnels en sous-traitance du Conservatoire dont la direction vient de se désengager du financement d’une partie des repas à la cantine, sous prétexte qu’ils et elles touchent déjà 1,50 euro de panier repas via leur employeur. Le cynisme des patrons existe aussi dans le secteur de la culture et d’abord dans les grandes institutions étatiques… Ces travailleurEs, qui assurent le nettoyage, la sécurité ou le fonctionnement du système de chauffage, devront désormais payer 10 euros pour un repas complet au lieu de 3 euros auparavant ! 

Dans une salle pleine à craquer se mélangeaient étudiantEs du conservatoire, musicienEs, danseurEs, 200 personnes venues à la soirée dont une trentaine de grévistes de la RATP, principalement de la ligne 5. Au programme de cette soirée forte et émouvante : chansons d’opéra sur des textes de Brecht et Eisler sur les années 1930 en Allemagne, guitare catalane, jazz, musique irlandaise, bal populaire... et slogans de manifs du mouvement contre la réforme des retraites ! En libérant du temps et de l’énergie, la grève permet de tisser des liens de solidarité irréversibles, de partager et créer, entre secteurs et milieux sociaux qui n’auraient pas pu se rencontrer auparavant, si ce n’est se croiser sans se regarder dans une bouche de métro. C’est ça, l’art de la grève !