Publié le Dimanche 1 novembre 2009 à 10h47.

Un millier de manifestants à Bastia en soutien à quatre marins jugés en novembre

BASTIA, 31 oct 2009 (AFP) - Un millier de personnes selon les organisateurs, 700 selon la police, ont défilé samedi � Bastia en soutien à quatre marins syndicalistes corses qui seront jugés en novembre à Marseille pour avoir détourné en 2005 un navire de la SNCM dont ils dénonçaient la privatisation. Les responsables de tous les syndicats insulaires ont ouvert le cortège derrière l'unique banderole de la manifestation où il était inscrit "Non à la répression anti-syndicaliste", a constaté une journaliste de l'AFP. Une quarantaine de syndicats, associations et personnalités politiques ont pris part au défilé, parmi lesquelles Olivier Besancenot (NPA), les eurodéputés Verts Michèle Rivasi et François Alfonsi ou bien encore l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni. "Nous demandons la relaxe pour les quatre marins du Pascal Paoli et dénonçons la montée de la répression anti-syndicaliste un peu partout", a déclaré à l'AFP André Paccou, représentant en Corse de la ligue droits de l'Homme (LDH). "Pour nous, il y a un lien entre cette répression et la remise en cause des acquis sociaux", a-t-il ajouté. "Passer en procès pour un acte syndical est une antinomie dans une société démocratique", a affirmé Alain Mosconi, secrétaire national du STC-marins, qui comparaîtra avec trois collègues les 19 et 20 devant le tribunal correctionnel de Marseille. "Nous ne sommes ni des criminels, ni des délinquants, mais des syndicalistes", a-t-il poursuivi. Interrogé sur les conséquences d'une éventuelle condamnation, M. Besancenot a déclaré: "quand on veut faire un exemple, soit vous passez en force et vous écrasez tout le monde, soit vous énervez un peu plus les gens et poussez les luttes à se radicaliser plus encore". Alain Mosconi, ses deux frères Jean-Marc et Patrick ainsi qu'un délégué syndical STC de la SNCM, Félix Dagregorio, seront jugés pour séquestration de personnes lors du détournement en octobre 2005 du cargo mixte Pascal Paoli dans le port de Marseille, alors en grève contre la privatisation de la Société Nationale Corse Méditerranée (SNCM). Des appels au calme ont été répétés tout au long de la marche, encadrée par un service d'ordre de marins de la SNCM. Les manifestants ont ainsi relié sans incident la place d'armes à la place Saint-Nicolas, certains portant un T-shirt blanc sur lequel était imprimé le bateau Pascal Paoli. A l'issue de la marche, les représentants des syndicats ont pris la parole. "J'attends sereinement le procès car la mobilisation de l'ensemble de la société civile, des syndicats et des partis politiques démontre que le cercle tend à s'étaler. Si le gouvernement pensait que nous étions isolés, il se trompe", a alors déclaré M. Mosconi. Le rassemblement s'est ensuite dispersé calmement. mk/asl/ag