Publié le Mercredi 6 juin 2018 à 12h38.

Congrès de la fédération CGT santé et action sociale

Après le précédent congrès, où l’ancienne secrétaire générale avait été écartée suite à l’affaire Lepaon, ce congrès de la fédération CGT santé et action sociale, qui s'est déroulé du 28 mai au 1er juin, s’est passé sans grande surprise, mais a été riche de débats.

Concernant le texte de bilan d’activité, sans critique de la politique menée ces 3 dernières années, beaucoup de problèmes ont été posés par les délégués : l’absence d’une politique de convergence, de suite aux luttes dans les EHPAD, d’appel de toute la fédération à une lutte dans notre secteur (public, privé), alors que les conditions de travail et de prise en charge des usagerEs sont dramatiques (de nombreuses interventions sur les burn-out, les suicides, la mise en danger des usagerEs…). Finalement, le texte a été voté à 66,4 %, avec 7,6 % abstention et 25,9 % contre.

Critiques du manque d’initiative de la fédération

Le texte d’orientation initial a été largement amendé : 312 amendements d’une trentaine de syndicats. Ils portaient essentiellement sur l’abrogation des lois travail et des ordonnances Macron, de toutes les lois santé de ces dernières années, sur la mobilisation pour une retraite par répartition, l’intégration des salariéEs du privé dans le secteur public sous statut qui reprend le meilleur des droits existants, pas de salaire inférieur à 2 100 euros bruts, la nécessité d’une fédération pour la lutte et la convergence, d’unité d’action avec les partis et associations, etc.

Des déléguéEs sont intervenus pour dire le manque d’initiative de notre fédération, dans une période de luttes importantes depuis deux ans, et la nécessité d’un appel à la grève dès maintenant, en même temps que celle des cheminotEs et non à la rentrée comme suggéré par la secrétaire générale dans son rapport d’introduction. 

Le texte d’orientation amendé a été voté à 95,3 %, avec 3,2 % abstention et 1,5 % contre. 

Le texte d’appel du congrès a aussi suscité des discussions : l’intervention de déléguéEs a abouti à ce qu’y figure l’urgence de « préparer dès maintenant la grève et la mobilisation générale avec tous les salariés du public et du privé… » 

L’adoption d’une motion de congrès soutenant la grève des salariéEs de l’hôpital psychiatrique du Rouvray, en grève de la faim, a été décidée, malgré les réticences des membres de la direction. 

La colère, les luttes en cours, l’urgence, un gouvernement qui a annoncé qu’il poursuivrait l’application de mesures drastiques dans la santé : autant de raisons de construire les mobilisations à la base, de tisser des liens entre les militantEs pour faire converger nos luttes. Voilà une perspective pour laquelle on ne pourra compter que sur nos propres forces !

Correspondants