Publié le Mercredi 1 septembre 2021 à 16h17.

Contre le pass sanitaire, en défense de la vaccination !

Nous refusons le pass sanitaire, au nom des libertés, contre le capitalisme de surveillance, les menaces sur les emplois des soignantEs. Mais nous le refusons aussi car il est incapable de construire l’adhésion à la vaccination anti-covid, nécessaire pour d’aller vers celles et ceux qui doutent, sont éloignés des centres de vaccination.

Défendre la vaccination en luttant contre le pass, c’est défendre la protection des plus fragiles, à la santé dégradée par la malbouffe, le surpoids, les métiers les plus exposés, les logements les plus exigus. 17 % des travailleurEs manuels ne veulent pas du vaccin, contre seulement 8 % des cadres sup. Réaction populaire contre les mensonges du capital, les scandales de Big Pharma, la défiance vaccinale tue, en Martinique et dans les banlieues populaires !

Oui, le vaccin protège largement

Nous défendons certes la liberté individuelle de dire non à la vaccination. Mais nous construisons surtout la liberté collective retrouvée grâce à l’accès universel à la vaccination, rendu possible par la fin des brevets, les transferts de technologies, les réquisitions, la gratuité de ces biens communs. Une vaccination universelle qui doit se conjuguer avec le maintien pour touTEs des gestes barrières. La vaccination prévient 98 % de la mortalité, 90 % des hospitalisations. Ce ne sont pas les chiffres des capitalistes de la pharmacie, mais du système de santé public britannique qui a suivi 500 000 Écossais vaccinés, 500 000 non vaccinés, et nous dit qui rentre à l’hôpital, en réanimation, qui meurt. Je me protège, mais je protège aussi les autres. Selon l’étude Pasteur, les vaccinés transmettent 12 fois moins que les non vaccinés, 10 fois moins dans l’étude Colorado ! Car même face au delta, ils évitent encore de se contaminer à 42 % (Pfizer) ou 76 % (Moderna), et diminuent ainsi la transmission. Seuls les vaccinés contaminés et symptomatiques – peu nombreux donc – ont, au début de l’infection, une charge virale identique aux non-vaccinés, mais qui diminue plus rapidement, selon les chiffres du CDC. Les effets secondaires ? Le suivi de 29 millions de personnes par le service public de santé britannique montre 200 fois plus de risques de thrombose après infection covid qu’après vaccination !

Une urgence sanitaire

Limiter la vaccination aux plus âgés, aux porteurs de pathologies lourdes, ou hésiter à défendre les vaccins biens communs face aux anti-vax, aux réacs de réinfocovid, c’est laisser se multiplier le virus en population générale. Avec mathématiquement une apparition plus rapide de variants, dont la dynamique est claire, plus de contagiosité, et les dernières études le démontrent, deux fois plus de risques de finir en réanimation avec le delta, y compris chez les plus jeunes. 40 % des admis en réanimation en Martinique ont moins de 40 ans, la plupart non vaccinés. Le variant delta rend plus difficile à atteindre l’immunité collective. Il faut vacciner un plus grand pourcentage de population, il limite un peu moins les transmissions. Alors « relativiser » la vaccination ? Ou en faire une urgence sanitaire, un acte d’accusation contre ceux qui laissent filer le virus et ses variants, préférant les brevets et les profits à une vaccination universelle.

Vaccination obligatoire ?

Exaspérés par les accents complotistes, les slogans sur le « pass nazitaire », la présence de l’extrême droite… la tentation de la vaccination obligatoire existe chez certainEs. D’ailleurs, onze vaccins sont déjà obligatoires pour les enfants ! Lors du débat national sur la vaccination de 2016, le NPA s’était prononcé contre l’obligation vaccinale, comme… le jury citoyen et le jury des professionnels de santé. L’obligation vaccinale n’a pas fait la preuve de son efficacité ! Avec ses trois vaccins obligatoires, la France faisait moins bien que l’Allemagne et ses vaccins seulement recommandés. Pire, la vaccination des nourrissons de moins de 9 mois reculait de 5 % en 2014, malgré l’obligation, sur fond de scandale sanitaire.

Liberté de vaccination mais choc de confiance disions-nous. Et pour cela, en finir avec les brevets, le secret commercial, exproprier les trusts pharmaceutiques, développer une pharmacovigilance indépendante, des vaccins sans aluminium face au doute raisonnable. Après les mensonges de Macron sur le covid, aujourd’hui la défiance vaccinale est bien pire. Pour passer de la vaccination obligatoire à la vaccination effective contrainte, combien de contrôles policiers, de licenciements ? Contre le pass sanitaire, Macron qui casse nos droits et l’hôpital, les brevets de Big Pharma, en défense de la vaccination associée à une politique de prévention et de conviction bâtie avec les populations, le mouvement ouvrier doit d’urgence reprendre l’initiative.