Publié le Vendredi 14 juillet 2017 à 00h11.

Foucherans (39) : Après 100 jours de grève de l’équipe soignante de l’EHPAD « Les Opalines »

Le 3 avril, les 12 aides-soignantes (soit ¼ du personnel) se déclarent grévistes. Au départ, l’épuisement, voir déjà pour certaines le burn-out : plus question de cautionner les dysfonctionnements ! Maltraitées par la direction, elles ne peuvent envisager de maltraiter les résident(e)s. Dans ces petites structures, il n’existe ni CE ni CHSCT (le rêve de Macron...).

En quelques semaines, elles obtiennent la création de 2 postes en CDI, une prime exceptionnelle de 375 € et le droit de participer à l’évaluation de la dépendance des résident(e)s. Des avancées financées par l’ARS et le département !!! La direction quant à elle refuse toute autre négociation et même toute rencontre avec les grévistes et la CGT. Comme partout, les actionnaires dirigent et restent invisibles …

Le groupe « les Opalines », ce sont 46 EHPAD de l’Est de la France, un groupe florissant qui emploie plus de 1500 salarié(e)s et loge près de 3000 personnes âgées. « L’or gris », ça rapporte !

Alors pour la direction et les actionnaires, pas question de créer un précédent en reconnaissant que 15 min accordées à chaque résident(e) à l’heure de la toilette ne suffisent pas. Pas question de reconnaître que 2 aides-soignantes de nuit pour 77 résident(es), c’est pas assez.

Et malgré un résultat à Foucherans de 329 000 € en 2015, pas question de céder aux autres revendications :

- 100 € net de plus/mois

- 27,95 € de plus/dimanche ou férié pour atteindre 50 € de prime

- supression des jours de carence

- mise en place d’une astreinte pour un remplacement

- jours de formation professionnelle

- paiement des jours de grève

La direction n’aurait pas les moyens de satisfaire les revendications… et pourtant, elle n’a pas hésité à transgresser la loi, à remplacer les grévistes en recrutant des CDD et en faisant appel à du personnel venant d’autres EHPAD (La Ciotat, Vichy, Marseille, Toulon, Auxerre,...). Pour cela, le groupe trouve de quoi prendre en charge les déplacements, l’hôtel et les repas ! Serait-ce avec l’argent de l’ARS qui a doté cet EHPAD pour 19 soignants en 2016 alors qu’il n’y travaillait que 14 ? Serait-ce avec les bénéfices engrangés par l’hébergement non autorisés pendant 5 ans de 2 résidents supplémentaires (300 000 €) ou peut-être gràce à l’accueil également non autorisé de 5 personnes en trouble cognitif rapportant chacune 40 €/jour ?

Bien sûr, la direction mise sur le pourrissement du conflit. Les grévistes, elles, n’ont plus rien à perdre, elles tiennent grâce à la solidarité, à l’organisation d’un concert en mai, aux collectes dans les rues, à la caisse de grève, aux aides alimentaires des commerçants,...

Alors, malgré les menaces, elles tiennent bon ! « 1250 € net, ce n’est pas suffisant. Pas digne. Voilà pourquoi on va continuer à se battre. », parole de gréviste.

 

Vous pouvez les aider à tenir, elles doivent gagner ! (dons par chèque à l’ordre « CGT Opalines » à adresser à NPA 39 qui fera suivre. NPA39, 220 chemin du Paradis 39570 Villeneuve-Sous-Pymont.