Publié le Mardi 22 décembre 2020 à 19h23.

Pendant la crise sanitaire, la bataille des retraites continue

Au moment où la crise sanitaire a démarré, nous étions en pleine bataille pour faire reculer le gouvernement et sa réforme du régime des retraites. Une réforme qui voulait achever le système par répartition et instaurer un système par points, bien plus adapté à la course aux profits. La logique d’ensemble de ce système par points est simple : individualiser les parcours, baisser les pensions, augmenter la durée de cotisation et pousser vers le privé la partie rentable (les retraites complémentaires auxquelles souscrivent celles et ceux qui en ont les moyens).

Balayée par l’actualité, la réforme se fait oublier pour le moment et les plus naïfVEs pourraient croire qu’elle est abandonnée. Mais ceux qui la portaient sont toujours aux commandes et dans les starting blocks pour remettre le couvert, parce que les retraites constituent un enjeu colossal qui aiguise les appétits.

Préparer le terrain en douceur

Alors, ça prépare discrètement le terrain. « La réforme des retraites demeure nécessaire » déclare Élisabeth Borne le 20 décembre sur Europe 1 avant d’ajouter : « Je ne connais pas le climat économique et social du printemps prochain ». Presque un aveu : si le gouvernement se sent en position de force, la loi reviendra sur le tapis.

Et il n’y a pas que dans les médias qu’on nous chante cette petite chanson. Le comité de suivi des retraites (CSR) a remis lundi 21 décembre son rapport annuel au premier ministre. Ce groupe d’experts mandaté pour surveiller l’évolution du système de retraites – et surtout son équilibre financier – est composé de quatre membres nommés, sans aucun contrôle démocratique. Leur discours est clair : le système de retraite est en déficit… il va falloir travailler plus… il va falloir baisser les pensions.

Une « préconisation » qui annonce la couleur

Pour ces « experts », le constat est simple : le système est en déficit et le restera pendant les 25 années à venir. Mais ils oublient bien vite, ou font mine d’oublier, que le même système devrait devenir excédentaire à long terme.

Quand il s’agit de lister les propositions pour équilibrer le système des retraites, notre groupe d’experts en évoque trois : baisser le niveau d’indexation, voire le geler (donc baisser progressivement les pensions actuelles et à venir des retraitéEs), intervenir (à la baisse) sur le calcul des pensions (diminuer le taux de remplacement) et augmenter la durée de cotisation. Le message est clair, presque pas maquillé : travailler plus longtemps et gagner moins.

Évidemment, nos experts ne désespèrent pas de voir mettre en œuvre la réforme du gouvernement « dont l’adoption a été suspendue par la survenue de la crise ».

Nous devons nous préparer à mener la bataille

Alors, dès à présent, il faut se préparer à mener la bataille. Dès 2021 ou à l’occasion des prochaines élections présidentielle et législatives, ils vont remettre sur le tapis de nouvelles attaques contre le système par répartition afin d'augmenter la durée du travail et faire baisser les pensions.

Nous leurs opposons à l’inverse un abaissement de l’âge du départ à la retraite à taux plein pour toutes et tous et une augmentation des pensions, qui ne doivent pas être inférieures au SMIC.

La bataille des retraites n’est pas terminée !