Publié le Mercredi 31 janvier 2018 à 10h32.

Congrès national du NPA : après les votes locaux

Le NPA tiendra son 4e Congrès les 2, 3 et 4 février prochains. Environ 1350 militantEs, sur les 2000 que compte le NPA, ont participé, lors de congrès locaux, aux votes sur les différents textes issus du Conseil politique national (CPN), sur des motions thématiques et sur des textes locaux.

Comme les règles démocratiques inscrites dans nos statuts le permettent, plusieurs plateformes s’étaient constituées. À l’issue des congrès locaux, la plateforme T a recueilli 5,3% des voix, la plateforme U 48,5%, la plateforme V 12,5%, la plateforme W 16,7%, la plateforme X 1,8%, la plateforme Y 2,2%, la plateforme Z 10,5%. Des plateformes locales ont recueilli, au total, 2,5% des voix.

Après cette première étape, près de 200 déléguéEs, élus dans les congrès locaux préparatoires sur la base des résultats des différentes plateformes, débattront et fixeront à Saint-Denis les orientations du NPA pour les deux années à venir, avant d’élire une nouvelle direction.

La dicussion se poursuit dans notre presse entre les congrès locaux et le congrès national.

 

Plateforme T - Pour une réorientation majoritaire du parti dès ce congrès

Pour notre plateforme, le résultat est modeste (5,3 %). Nous subissons la crise chronique du parti car des dizaines de camarades qui avaient voté pour nos propositions au précédent congrès l’ont quitté depuis : tout en continuant de partager nos positions et de les défendre dans les luttes, ils/elles ne croient plus à la possibilité de refonder le NPA. Et pourtant, nous avons réussi à gagner de nombreux/ses autres camarades à nos propositions : un tiers de celles et ceux qui ont voté pour notre plateforme ont rejoint le NPA depuis le dernier congrès. De plus, dans la grande majorité des AG, les débats ont été riches et fraternels et beaucoup de camarades ont souligné la richesse de notre texte, discuté nos propositions, et ont montré leur accord en votant pour lui lors des votes en non contradictoire.

La majorité sortante (près de 60 % lors de la conférence nationale de 2016) a perdu son pari : sa plateforme qui a prétendu faire une majorité en escamotant les débats de fond, est minoritaire (48,5 %). Les anciennes composantes de l’ex-plateforme A (41 % en 2016) totalisent ensemble 49 % des voix. En outre, beaucoup de militantEs du parti ont voté pour la U par défaut, cédant à la pression visant à donner une majorité au parti alors qu’ils/elles se retrouvaient davantage dans les axes défendus par les autres textes. Cette majorité n’existe pas et chaque déléguéE a aujourd’hui un rôle décisif à jouer : il s’agit de mener au congrès lui-même les discussions de fond pour dégager des axes majoritaires qui permettent de réarmer le parti.

Nous faisons le pari qu’une majorité de déléguéEs, ceux et celles de l’ex-PfA et de plate­formes locales, mais aussi au-delà, peut se retrouver pour réorienter en profondeur le parti. Nous faisons les propositions suivantes :

– dépasser l’anticapitalisme pour une perspective communiste actualisée. Notre parti doit se fixer l’objectif de défendre un projet de société communiste et un programme de transition révolutionnaire qui articule nos mots d’ordre à la nécessité d’un gouvernement des travailleurEs, en rupture avec la propriété et les institutions capitalistes. Nous proposons que le congrès décide d’une conférence nationale sur la question du programme, en vue de l’adoption d’un Manifeste pour un communisme du 21e siècle ; 

– développer l’implantation de notre parti sur les lieux de travail, en y défendant l’auto-organisation et une politique en rupture avec celle des bureaucraties syndicales ; s’investir collectivement dans le Front social pour en faire un outil pour le Front unique et de convergence des luttes, tout en le rendant plus inclusif ;

– mieux intégrer la lutte contre les oppressions spécifiques à notre orientation et à nos pratiques quotidiennes ;

– démocratiser et améliorer le fonctionnement du parti : le CPN doit redevenir la direction réelle du parti, en mandatant précisément le CE et en cadrant l’intervention de nos porte-parole. Nous devons intégrer l’ensemble des sensibilités dans l’appareil dirigeant du parti, et renouveler largement celui-ci.

 

Plateforme U Et maintenant ? Construire collectivement le NPA et ses interventions !

Les congrès locaux ont dégagé une majorité relative (près de 49 %) pour la position U, autour de l’idée du rassemblement du NPA, de sa construction dans la continuité de la campagne présidentielle et de la bataille pour le front unique. C’est à partir de ce résultat et de ces objectifs qu’il faut maintenant rassembler le plus largement pour mener les batailles à venir, construire le NPA et ses interventions.

Le texte d’orientation proposé par la PfU a recueilli environ 55 % de votes favorables dans les congrès locaux, ce qui indique qu’une majorité de militantEs souhaite qu’il serve de base pour faire avancer le NPA. Les débats ont en général été sereins, même si les divergences d’orientation, stratégiques et tactiques, n’ont pas été réglées. Et nous devons continuer le débat de fond dans l’ensemble de l’organisation. Élément notable : l’un des bilans depuis le dernier congrès est que le NPA est sans doute une des seules organisations de gauche qui n’a pas reculé en nombre de militantEs dans la dernière période.

Un contenu pour avancer ensemble

Nous l’avons dit à plusieurs reprises : nous ne pensons pas être la solution à tous les problèmes, notre regroupement s’est simplement donné comme tâche d’être l’aile marchante pour faire avancer l’organisation. Nous proposons donc aux camarades qui sont d’accord sur les points suivants d’avancer ensemble :

– s’engager pleinement dans la construction des mobilisations qui s’annoncent : contre les réformes de l’éducation, pour les migrantEs ou pour amplifier la victoire de NDDL ;

– proposer une politique de front unique de la base au sommet, notamment en s’adressant à toutes les organisations politiques, syndicales et associations pour la construction de ces mobilisations et pour un mouvement d’ensemble contre le gouvernement ;

– mettre en place des campagnes politiques propres du NPA, avec du matériel, des réunions publiques et argumentaires, afin que l’organisation soit identifiée sur des mots d’ordre politiques de lutte et de rupture avec le capitalisme ;

– renforcer les instances de l’organisation, en particulier ses médias et ses commissions, pour l’intervention sur les lieux de travail, l’immigration, l’antifascisme ; relancer les réunions de branches, les réunions nationales public-privé, les rencontres nationales de comités, la formation nationale ;

– commencer à discuter d’assurer la présence du NPA aux européennes, sur une orientation de rupture internationaliste, ce qui ne peut évidemment se faire avec la FI de Mélenchon.

Cela devrait regrouper une forte majorité de déléguéEs au congrès national. Nous nous adressons en particulier aux camarades qui, bien que se reconnaissant dans nos objectifs, ont voté pour d’autres plateformes pour marquer leurs interrogations ou leurs réticences, que nous souhaitons lever en confirmant notre volonté d’avancer ensemble.

Le vote des congrès locaux était une première étape pour rassembler l’organisation autour d’une orientation qui lui permette d’aller de l’avant. Il serait dommageable, alors que le gouvernement Macron commence à être affaibli et que des mobilisations démarrent dans la santé et la jeunesse, que le NPA ne soit pas en ordre de bataille.

L’équipe d’animation de la PfU

 

Plateforme V - Un congrès qui reste ouvert : la PFU sans majorité absolue

C’est un échec pour la PfU : son objectif central n’est pas atteint. À la sortie des AG, les militants et militantes du NPA ne lui ont pas donné de majorité absolue.

Tout ça pour ça ? La PfU avait pourtant évité dans son texte tous les sujets qui fâchent : quel bilan des gouvernements anti-austérité ? De Syriza ? De Podemos ? Des directions syndicales ?

Au niveau stratégique pas plus de clarté : la classe ouvrière joue-t-elle toujours un rôle central pour en finir avec le capitalisme ? 50 ans après la grève générale de mai 68 : quelles hypothèses stratégiques dans la lutte des travailleurs pour le pouvoir ? Parti révolutionnaire ou « représentation » des opprimés et des exploités ? 

Ce flou dans le contenu allié à une campagne contre les tendances et fractions devait mener à une majorité absolue. Mais les AG électives ont prouvé la vitalité du NPA. Bien loin des jérémiades contre les tendances, c’est bien la volonté de discuter politique et de confronter les points de vues qui a dominé dans les débats. 

Nous y avons contribué avec la PfV, par exemple sur le bilan de la lutte contre la loi travail. Pour nous, c’est la confirmation d’un rapport de forces dégradé mais aussi l’émergence d’une avant-garde militante qui a rompu avec le PS, qui est critique avec les directions syndicales, qui a fait l’expérience du rôle de l’État et de sa police et pour qui la grève générale n’est pas qu’une question d’histoire. Nous avons aussi discuté du parti que nous voulons : clairement révolutionnaire et internationaliste mais aussi profondément implanté et capable de prendre des initiatives. C’est aujourd’hui 12,5 % de l’organisation qui se reconnaît dans cette politique.

Nous avons axé les discussions autour de la politique de construction d’un pôle ouvrier lutte de classe qui s’incarne en partie dans le Front social. La motion Front social est d’ailleurs largement majoritaire dans les AG. Nous avons ainsi discuté du front unique : « de la base au sommet » mais sans obéir aux injonctions des sommets qui de plus en plus ne veulent rien faire et dont l’unité sert souvent à la démobilisation. 

Le nombre de voix des composantes de la PfU est en recul depuis la dernière CN alors que celui des composantes de l’ex PfA a augmenté. Nous avons donc des responsabilités. C’est pourquoi, sans donner l’illusion que nos divergences seraient effacées, nous proposons :

– de reprendre la discussion pour élaborer une déclaration du congrès. Nous soumettons comme base le texte (« Construire un parti révolutionnaire, internationaliste, de classe ») que nous avons proposé en octobre 2017 à toutes les composantes de la A .

– de proposer au vote deux motions. Une première sur la nécessaire mobilisation contre la loi Vidal. Et une seconde pour préparer les conditions, dans tous les cas, d’une candidature du NPA aux élections européennes de 2019 et décider de faire une proposition ­unitaire à Lutte ouvrière.

Nous pourrions sur ces questions être majoritaires lors du congrès national. Encore faut-il pour cela que chacun assume ses responsabilités et défende un rassemblement autour de ces objectifs, en particulier les délégués de la PfW qui seront les plus nombreux en dehors de la PfU.

 

Plateforme W - Une orientation pour intervenir dans le monde du travail et la jeunesse, maintenant

Les interventions des camarades de notre plateforme W dans les différentes AG ont eu un fil directeur : nous donner les moyens d’organiser les travailleurs sur des bases politiques d’indépendance de classe, de disputer la direction des luttes aux appareils. Pour nous « l’unité », dans les luttes à venir, c’est l’unité de la classe ouvrière, pas des appareils. 

Or des luttes d’envergure dépassant le seul cadre local ou sectoriel, ne sont peut-être pas si lointaines. Le fait est qu’on assiste en ce mois de janvier à un frémissement du climat politique général, à l’encontre du gouvernement. Il y a eu bien sûr la libération de la parole des femmes avec la vague #MeToo. Mais voilà que la contestation dépasse les luttes locales, gagne d’autres terrains à l’échelon national. À propos de la politique scélérate du gouvernement contre les migrants ; des nouvelles mesures de sélection à l’entrée des universités ; des économies qui saccagent les hôpitaux publics, de la situation innommable des maisons de retraites.

À propos des migrants, nous venons de décider une campagne politique nationale. Elle s’impose, sous forme de tracts, tribunes, meetings. D’autant que jusqu’à présent, au-delà des prises de position courageuses des associations, la seule expression politique vigoureuse dénonçant les pratiques Macron… vient d’une frange des rangs gouvernementaux ou de certaines personnalités de droite. D’où la nécessité que le NPA s’adresse d’abord au reste de l’extrême gauche (LO, AL…) et plus largement à la gauche de la gauche, aux syndicats, pour mener une telle campagne de dénonciation. Une campagne expressément politique, au-delà des efforts de bien des camarades qui s’investissent localement et à juste titre au côté des efforts humanitaires des associations. Une campagne politique, laquelle ne doit pas se restreindre à la seule participation à la journée contre le racisme du 17 mars.

À propos de la sélection à l’université, une mobilisation est en marche chez les enseignants, les étudiants et les lycéens. Il s’agit que le parti s’y investisse pleinement, sans se contenter des limites des initiatives syndicales. 

Dans le secteur de la santé, la mobilisation nationale des EHPAD, les luttes dans différents hôpitaux, pour le moment encore locales et dispersées, comme la médiatisation des tribunes de médecins, de personnels soignants (voir le succès du #BalanceTonHosto), laisse prévoir des possibilités de vastes mobilisations nationales du secteur hospitalier où nous pourrions en nous appuyant sur l’auto-organisation aider à la convergence des luttes. Et d’autres zones sont sensibles, sous pression d’économies désastreuses, comme la SNCF.

Autant de contestations, pouvant être contagieuses, et créer un climat politique redonnant confiance aux salariés dans leurs capacités de mobilisation d’ensemble. 

Nos opportunités d’intervention dans ce nouveau climat politique devraient faire partie des enjeux de notre congrès, non seulement en concrétisant et actualisant certains de nos débats, mais en donnant une orientation du parti pour les semaines et mois à venir. 

L’équipe d’animation de la plateforme W

 

Plateforme X -Contre vents et marées, un choix, des perspectives

Les résultats de la PfX sont pour le moins extrêmement modestes, les paradoxes nombreux.

Le premier est un rapport sans doute ambivalent de la plupart des camarades avec les « tendances ». Leur jeu, leur dérive ont été très largement dénoncés. Mais les mêmes s’y sont raccrochés malgré tout. Le risque est évident de continuer comme avant.

La PfU a fait de la construction d’une majorité son principal argument pour « sauver » le NPA. Rappelons néanmoins que des votes majoritaires ont déjà eu lieu à l’occasion du dernier congrès, notamment sur la présidentielle. Ils ont été foulés aux pieds l’année suivante par les mêmes qui aujourd’hui forment la PfU. Le fait que la PfU atteigne plus ou moins 50 % ne nous intéresse pas. Ce n’est pas une question d’arithmétique. C’est une question de respect des engagements pris et du sérieux avec lequel on aborde les problèmes posés par l’ensemble du parti y compris sur les questions de fonctionnement. C’est la base de tout ciment politique et de toute direction inclusive.

Les nostalgiques de la PfA aimeraient de leur côté refaire l’unité de la « gauche » du parti. Tant le fond des discussions que les rapports exécrables entre ­petites chapelles rivales montrent pourtant que ce n’est guère convaincant. L’unité contre le « danger » réformiste au sein du NPA est un argument bien faible au regard de tous les autres problèmes politiques discutés ou au contraire évités ces dernières années et que nous avons essayé de porter à ce congrès. En fait, rien ne bougera si on se contente de s’aligner sur les unEs ou sur les autres.

L’enjeu désormais n’est pas de rejouer la partition déjà entendue. Dans la jeunesse, sur l’immigration et la défense des services publiques hospitaliers, nous avons des campagnes à mener sur d’autres terrains que celui des élections. Cela devrait être désormais notre préoccupation.

Dans la continuité des engagements de la PfX, nous continuerons également à porter nos perspectives et nos préoccupations y compris au CPN. Parce que représenter une réelle alternative au réformisme exigera bien autre chose que des raccourcis sur le « populisme » de Mélenchon. Parce que combattre le Front national sera plus que jamais un combat politique, autrement plus compliqué que d’en rester aux poncifs de « l’antifascisme ». Parce que la lutte contre le racisme n’implique en rien d’abdiquer nos idées face aux marchands d’illusions réactionnaires plus ou moins teintées de lutte contre « l’islamophobie ». 

Intervenir dans les luttes, en particulier dans les entreprises, demandera une analyse lucide des rapports de forces, une politique d’organisation et autre chose qu’un débat réducteur pour ou contre le Front social. Construire un parti révolutionnaire dans la période à venir exigera de la même façon de renouer avec le meilleur du projet tel que nous l’avons défendu en 2009, sans aucune nostalgie pour les groupes sclérosés made in 68 mais sur des bases ­clairement révolutionnaires.

 

Plateforme Y - Il est encore temps de réorienter et reconstruire le NPA ! Prenons nos responsabilités !

Le résultat principal des AG de congrès est le fait que la plateforme U à vocation majoritaire n’a pas réussi à atteindre la majorité et n’a obtenu que 48,5 % des voix. À titre de comparaison, au dernier congrès de 2015, les plateformes 1 et 2, qui composent pour l’essentiel la PfU actuelle, avaient obtenu en score cumulé plus de 60 % des voix et avaient fini par diriger le NPA de fait en essayant tant bien que mal de concilier leurs désaccords. Les AG électives montrent ainsi, autant par les votes que par les discussions locales des militantEs, une réelle forme de perte de confiance dans cette direction, principale responsable de la situation et de l’orientation du NPA de ces dernières années.

Les autres plateformes (issues de la PfA) cumulent quant à elles 49 %. Cela confirme, comme nous l’avions défendu depuis longtemps, que si elles s’étaient présentées unies et avaient tenté de construire une dynamique commune pour réorienter le NPA (avant et pendant le congrès), cette tentative aurait été couronnée de succès. Ces résultats laissent cependant encore une possibilité de donner une direction alternative au NPA. Les plateformes T, V, W, X, Y et Z ont un grand rôle à jouer en ce sens et une lourde responsabilité pèse désormais sur elles. Mais pour cela, il nous faut plus qu’un accord parlementaire à ce congrès ou que la reformation d’un simple bloc défensif pour contrer la PfU. Il faut s’adresser à touTEs les militantEs du parti et en particulier à touTEs les déléguéEs (dont celles et ceux issus des plateformes locales, mais aussi certains déléguéEs de la U en défiance vis-à-vis d’une partie de leur plateforme) pour lancer une dynamique de reconstruction et de ré-orientation du NPA sur des bases communes, qui faisaient selon nous le socle commun de la PfA mais qui sont partagés plus largement par de nombreux militantEs du parti. Nous devons réinvestir ensemble les comités, les commissions, écrire pour le journal et le site web, proposer des formations à tout le parti pour pousser ensemble et le plus largement possible à une réorientation du NPA. 

Il est ainsi possible et réaliste pour le NPA de s’appuyer sur les acquis de la campagne Poutou pour clarifier sa stratégie, donner une priorité à la construction dans le monde du travail et la jeunesse, intervenir dans la lutte des classes pour lui proposer une stratégie pour gagner, et réviser et adapter son programme à la période dans la perspective d’un gouvernement des travailleurEs. Dans cet objectif et quelle que soit l’issue de ce congrès, nous appelons donc dès maintenant à un rassemblement des militantEs – appartenant ou non à une tendance – pour agir en ce sens pendant et après le congrès, afin de voir émerger une réelle dynamique de renouvellement et de réorientation du NPA et de ses pratiques militantes. Nous devons nous atteler à cette tâche en restant ouvert et en mettant fin à nos vieilles pratiques et à nos rivalités internes stériles, qui loin de servir le débat nous paralysent plus qu’elles nous permettent d’avancer. Dépassons nous, soyons ambitieux, et prenons nos responsabilités pour réarmer le NPA en véritable parti communiste et révolutionnaire !

 

Plateforme Z - Très bon score de la plateforme Z, des responsabilités renouvelées pour la gauche du parti face à l’absence de majorité

Un peu plus de 1 330 camarades ont participé et voté aux débats de pré-congrès, rythmés par plusieurs discussions (sur la nature et la dynamique du néo-réformisme, la situation internationale et la séquence actuelle en France, nos capacités d’intervention dans la lutte des classes et notre projet de parti). Une participation en légère augmentation par rapport à la conférence nationale de 2016, mais en baisse par rapport au congrès de 2015, symptôme que malgré le succès relatif de la campagne Poutou, le parti a du mal à sortir de l’impasse et à renouer avec une dynamique de construction. 

La PfU se présentait comme la plateforme (Pf) qui allait recueillir une majorité de voix pour relancer la dynamique de l’organisation. Elle rate son pari en ne faisant que 48,5 % des voix, preuve que face à un parti en crise, le fait d’aligner sur une même liste ses principaux référents autour d’un texte composite ne suffit pas à convaincre largement les militants. Il faut au contraire un bilan sérieux des limites du projet initial du NPA.

La gauche du parti, qui s’était regroupée autour de la PfA lors de la dernière conférence nationale et qui là se présentait sous six Pfs distinctes, recueille dans son ensemble 49 % des suffrages exprimés. Dans ce cadre la PfZ, impulsée par le Courant communiste révolutionnaire, à l’initiative du quotidien en ligne Révolution permanente, ainsi que par des militants d’une autre sensibilité, obtient 10,5 % des suffrages, un très bon score au regard de précédentes échéances internes. D’autant plus qu’il a été obtenu au terme d’une bataille ouverte contre les limites du projet des partis larges et en faveur d’un parti révolutionnaire ayant pour centre de gravité la lutte de classes.

Les 49 % des suffrages obtenus par les Pf issues de l’ex PfA leur imposent la responsabilité de chercher à sortir le NPA d’une crise dont sont responsables, pour une bonne part, les camarades ayant animé la PfU, qui ont été la direction de fait de l’organisation depuis sa fondation et qui refusent tout bilan sérieux de son échec. Par-delà nos divergences, nous partageons au sein de la gauche du parti l’analyse de l’impasse politique que représente le néo-réformisme ; de la séquence actuelle où Macron a gagné la première manche mais est loin d’avoir gagné la guerre ; que l’organisation, enfin, que nous devons construire, doit porter une parole d’indépendance de classe et un projet politique ouvertement révolutionnaire.    

Ces éléments pourraient être les bases d’un travail en commun de l’ex-PfA – ainsi que d’une discussion approfondie sur nos désaccords – pour faire la démonstration de ce dont notre parti serait capable s’il s’en donnait les moyens dans des luttes, certes difficiles, mais qui peuvent permettre à notre classe et à la jeunesse de reprendre confiance. C’est d’autant plus d’actualité que la grogne gagne plusieurs secteurs que ce soit la santé, l’éducation ou la jeunesse. Mettre en œuvre cette dynamique serait la meilleure façon pour nos Pf de proposer à l’ensemble du parti une alternative de direction, pour un NPA ouvrier et révolutionnaire.

L’équipe d’animation de la PfZ