Publié le Dimanche 4 septembre 2016 à 09h43.

La rue et les urnes : le NPA fait sa rentrée en meeting

Mardi 23 août s’est tenu le « traditionnel » meeting de l’Université d’été qui lance la rentrée du NPA. Avec en ligne de mire cette année, sous la présidence d’Olivier Besancenot, le rebond des luttes sociales et politiques dans la rue après le mouvement contre la loi travail… et dans les prochaines échéances électorales de 2017.

Armelle Pertus, porte-parole de la campagne présidentielle, a commencé par « revenir sur la mobilisation contre la loi travail qui durant 4 mois a occupé nos journées, nos soirées et parfois une partie de nos nuits (…) parce que ce qui s’est exprimé durant toutes ces semaines n’est pas un élément du passé. Il n’était qu’un aperçu des colères sociales à venir, des tâches qui sont devant nous. » En effet, nous avons traversé « quatre mois durant lesquels notre classe a été au centre de la vie politique. Sa mise en mouvement a monopolisé le débat, jusque-là dominé par l’état d’urgence, les attentats, l’islamophobie et la montée du FN ». Même si la loi est passé avec le 49-3, « durant presque quatre mois, une fraction déterminée de la classe ouvrière et de la jeunesse s’est affrontée avec le pouvoir », ce qui change la donne et permet de préparer de prochains rendez-vous : « le 6 septembre, les salariéEs de SFR contre les 5 000 licenciements annoncés ; le 8 septembre, les profs et les travailleurs sociaux ; le 15 septembre ; les 27 et 28 septembre, le procès des salariés d’Air France ; le 19 octobre, celui des Goodyear ; et les probables suites à Bure comme à Notre-Dame-des-Landes. »

Violences ici, guerres là-bas

Militante des quartiers populaires de Marseille, Fadela El Miri a ensuite dénoncé la répression d’État. Une répression qui frappe depuis des années de manière meurtrière dans les quartiers. Dernière victime cet été, Adama Traoré... Une répression qui s’est aussi abattue sur le mouvement social (des centaines d’interpellations et de poursuites judiciaires), dont Fadela elle-même qui passe en jugement pour outrage contre le ministre Cazeneuve en visite à Marseille, et outrage contre l’agente de police qui l’a interpellée. Cela met à l’ordre du jour la construction d’une mobilisation collective et politique.

Ghayath Naisse, militant révolutionnaire syrien, a montré qu’en Syrie, l’actualité est plus que jamais « le pessimisme de la raison, l’optimisme de la volonté ». Car la Syrie est exemplaire de la violence de la tyrannie (celles d’Assad et de Daech). Exemplaire aussi de l’acharnement des prédateurs, ceux des puissances régionales et ceux des puissances impérialistes qui interviennent en Irak et en Syrie. Mais aussi exemplaire, enfin, de la résistance d’un peuple, épuisé mais qui ne renonce pas et qui a besoin de la solidarité des travailleurs du monde entier. « Ni Assad, ni Daech, ni intervention impérialiste ! »

Olivier Besancenot a réaffirmé la solidarité internationaliste du NPA dans la région, demandant le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes. Plus largement, nous combattons les interventions impérialistes, d’hier et d’aujourd’hui, et c’est pour cela que les participantEs au meeting ont repris, touTEs ensemble avec une forte émotion, la Chanson de Craonne, interdite il y a quelques semaines pour les commémorations officielles du centenaire de la bataille de Verdun. Olivier a également rappelé que 2017 ne sera pas qu’une année électorale mais aussi le centenaire d’une révolution que nous voulons fêter dignement en communistes révolutionnaires...

Combattre un monde violent, inhospitalier, inhumain et effrayant

Porte-parole du NPA, Christine Poupin a rappelé que « la mobilisation contre la loi travail n’a pas été une parenthèse, elle a eu lieu malgré et contre une offensive réactionnaire tout terrain, mais elle n’a pas annulé cette offensive » et « comme c’était malheureusement prévisible, de nouveaux attentats meurtriers ont eu lieu venant nous rappeler brutalement que nous vivons dans un monde violent, inhospitalier, inhumain et effrayant ». Face à l’horreur, l’importance de « réfléchir collectivement plutôt que de réagir en meute. Faire de la politique au lieu d’y renoncer » et combattre « les réponses du gouvernement qui ne peuvent qu’alimenter toujours plus le terrorisme » : l’accélération des politiques guerrières, le redoublement de la chasse aux migrantEs, et « le racisme, l’islamophobie, avec une fonction : fabriquer un autre, étranger, dangereux, (…) un ennemi intérieur contre lequel construire une unité nationale, écraser tout conflit et justifier toutes les régressions démocratiques ». Dans ce contexte qui favorise les plus réactionnaires, « il ne faut pas bouder son plaisir quand on enregistre une victoire : à Bure contre le projet CIGEO, contre l’enfouissement des déchets, contre le nucléaire » et de préparer les prochaines échéances de Notre-Dame-des-Landes comme un enjeu central.

Au nom du secteur Jeunes du NPA, Tarik est revenu sur la dernière campagne présidentielle de 2012, quand la jeunesse était parait-il la priorité de Hollande : « au bilan, on préférerait ne pas l’être ! » Car le désengagement de l’État aboutit à rendre les jeunes plus dépendants de leurs familles, que celles-ci puissent assumer ou pas. Face au chômage, les réponses sont celles de Macron : « Devenez millionnaires, devenez auto-entrepreneurs » lancé à des jeunes... qui finissent sur un vélo à livrer des pizzas ! La révolte de la jeunesse contre la loi travail est un début pour chercher à remobiliser. « Pour cela, nous avons deux outils : le NPA et la campagne de Philippe qui sera celle de toutes celles et ceux qui ont été obligés de mettre des lunettes de plongée pour manifester ! »

Enfin, candidat du NPA à l’élection présidentielle, Philippe Poutou a conclu ce meeting (voir des extraits de son intervention ci-dessous). Pour relever le défi de notre présence dans cette campagne présidentielle, reste à réussir une tâche immédiate : réunir les parrainages d’éluEs. Nous sommes actuellement autour de 90 promesses alors que l’essentiel de notre énergie a été absorbée par les mobilisations. Nous pouvons donc y parvenir : après Port-Leucate, une page reste à écrire.

Cathy Billard

Le meeting en vidéo