Publié le Mercredi 17 mai 2017 à 23h09.

L’argent du FN... et le nôtre !

Ils se disent antisystème. Pourtant, leurs pratiques valent celles de tous les autres grands partis qui ont connu des scandales financiers. Le FN, ses dirigeants et sa galaxie détiennent un record invraisemblable : ils sont poursuivis pour des malversations centralisées et répétées dans TOUS les scrutins depuis l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir : cantonales 2011, présidentielle et législatives 2012, municipales, européennes et sénatoriales 2014, départementales et régionales 2015... Et la séquence électorale de 2017 n’a évidemment pas encore révélé ses secrets.

Le principe général est toujours le même. Mais limitons-nous à le décrire dans le cadre du scrutin législatif de 2012 puisque le « renouvellement » de l’Assemblée nationale est à l’ordre du jour.

Prenez un candidat aux législatives de 2012. Si l’animal veut se présenter sous les couleurs du FN, il devra obligatoirement acheter un « kit de campagne » à Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen créé en 2010 alors que Marine Le Pen s’apprêtait à prendre le pouvoir au sein du FN. Jeanne a lui-même acheté ce « kit de campagne » à Riwal, société de communication fondée en 1995 dans la foulée des municipales où le FN gagne ses trois premières villes. La société était dirigée par Frédéric Châtillon, un ancien du GUD.

Premier problème : il est illégal de conditionner l’investiture d’un candidat à un quelconque achat. Second problème : il est tout aussi illégal d’antidater une convention de prêt, voire de la signer dans le dos du candidat. Or, c’est bien ce dont le micro-parti se serait rendu coupable : imposition systématique du « kit de campagne » et du prêt, y compris par des méthodes frauduleuses. Ça commence bien. Mais ce n’est pas tout.

Prenez le même candidat. Le pauvre bougre est désargenté. Aucun problème, Jeanne lui propose un prêt avec intérêts pour qu’il lui achète le fameux « kit de campagne ». Troisième problème : il est interdit pour un parti de prêter de l’argent avec intérêts sur la base de ses fond propres. Quatrième problème : avec un taux de 6,5 %, ces intérêts sont supérieurs à ceux pratiqués par les banques. Ça continue. Mais ce n’est pas fini.

Venons-en maintenant au fameux « kit de campagne » lui-même. Pour 16 500 euros, il se compose d’un matériel clé en main et formaté : affiches, tract et site internet. Cinquième problème : sa conception est clairement surfacturée (x 5 environ). Ça dure. Tenez bon.

Reprenez toujours le même candidat. L’apprenti voit finalement son score dépasser les 5 %. L’État lui rembourse ses dépenses de campagne, dont le dispendieux « kit » et surtout les intérêts de son achat à crédit qui ont été camouflés (pratique illégale, sixième problème). L’argent va d’abord de l’État sur le compte du candidat, puis le candidat rembourse Jeanne du montant du « kit » avec les intérêts, puis Jeanne rembourse Riwal du prix du « kit »... en gardant les intérêts au passage.

Et voilà comment l’État engraisse une société surfacturant des kit de campagne, et un micro-parti s’érigeant en intermédiaire prêteur aux taux usuraires. Ladite société en retire une marge hors norme sur l’exercice 2012, pour le plus grand bonheur de ses dirigeants mais aussi du FN et de Jeanne, pour le compte desquels elle magouille : prestations plus ou moins fictives et/ou surfacturées, prêts sans intérêts sous la forme de dettes non réclamées. De son côté, ledit micro parti en retire des fonds substantiels pour constituer une cagnotte... en vue de l’élection présidentielle de 2017 en particulier.

Le NPA, quant à lui, ne vit pas sur le dos de l’État ou du Parlement européen. Et surtout il n’a aucun « kit » à vendre, surtout pas pour la transformation révolutionnaire de la société. Alors n’hésitez pas.

Sylvain Madison

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