Publié le Dimanche 6 septembre 2015 à 09h36.

Les questions sociales au cœur

L’Université d’été du NPA est attendue comme un lieu de réflexions, l’occasion de prendre du recul pour des militantEs investis tout au long de l’année dans de multiples mobilisations sur le terrain social. Mais c’est aussi un moment pour échanger, partager autour de ces mobilisations, tout en prenant le temps de réfléchir aux inflexions globales, aux perspectives des mois qui viennent.

E

n fait, la principale difficulté vient de la nécessité de faire, chaque jour, chaque demi-journée un choix entre les différents ateliers : donner la priorité à ses champs habituels ou « s’aventurer » sur des terrains « inconnus » ?

Du coût du capital…

Dès le premier jour, deux ateliers plantaient le décor : le coût du capital et les attaques contre le droit du travail. En effet ces deux thèmes prenaient de front ce qui a constitué le fond de l’année sociale fin 2014-2015. Les campagnes gouvernementales et patronales sur le coût du travail servent de justification à la multiplication des attaques contre le droit du travail. S’appuyant sur son nouveau livre (Le véritable coût du capital, Autrement, 2015, 17 euros), Olivier Besancenot s’est attaché dans sa présentation de l’atelier à démontrer que cette bataille, habillée d’économie, est en réalité une bataille qui détermine des choix de société. Des choix qui dépassent le social pour construire une politique de classe qui traverse toute la société, depuis les travailleurEs jusqu’aux migrantEs, en passant par les femmes, les jeunes, etc. Une grande partie de la discussion a porté sur notre riposte à cette offensive, notamment par la critique des réponses apportées par la CGT centrées sur un « surcoût » du capital, prétexte de la construction d’une riposte « antilibérale » distincte de l’anticapitalisme.

Au même moment, un autre atelier faisait le point sur les attaques qu’on peut dire sans précédent : empilages de lois à la Macron, loi Rebsamen, l’atelier sur le droit du travail aurait facilement pu être en surcharge de… travail. Les débats ont mis en évidence les demandes d’explications, de précisions, sur les reculs imposés par l’arsenal des lois déjà mises en œuvre et celles qui risquent de suivre, et la timidité voir les cautions portées par les directions syndicales, nationales, confédérales. 

… Aux ripostes et luttes contre la répression

L’atelier sur la répression s’inscrivait dans la même logique. On ne peut limiter au cas de quelques-uns les multiples actes de répression sociale et syndicale qui touchent notamment nombre de nos camarades. Il s’agit bien d’une politique globale, trouvant une nouvelle fois coude à coude gouvernement et patronat et en face de bien timides ripostes syndicales mêlant frilosité et sectarisme.

L’atelier sur les luttes et ripostes sociales ne se contentait pas non plus d’un tour de table pourtant riche. Autour de la mobilisation du secteur hospitalier et notamment de l’AP-HP, nos camarades sont revenus sur les mobilisations à La Poste, contre la loi Macron et la ténacité des salariéEs du commerce autour du collectif intersyndical parisien CLIC-P mais aussi dans nombre de grandes surfaces en région. Au-delà de ces récits renvoyant aux médias dominants la prétendue disparition de la/des questions sociales, les débats ont tournés sur la nécessité de rompre l’isolement, l’éparpillement des luttes qui trop souvent mène à l’échec.

Préparer encore et toujours la rentrée sociale

Et bien d’autres ateliers mettaient en évidence que les questions sociales sont plus que jamais d’actualité. Dans tous ces échanges, la volonté de lier bilan des mobilisations et réflexion sur les enjeux est toujours présente. Un seul regret : la multiplicité des ateliers ne permet pas toujours la participation de camarades portant un regard plus extérieur au sujet traité.

Les ateliers sur les réformes dans l’éducation nationale, l’évolution de la/des crises de la CGT, ou la lutte contre les inégalités de salaires et l’oppression spécifique des femmes, complétaient largement les débats qui devraient alimenter le développement des luttes en cette rentrée.

Robert Pelletier