Publié le Dimanche 29 mai 2016 à 10h01.

EDF : Défendre l’emploi

Actuellement, la situation provoque une baisse du coût du travail, fait exploser la précarité et la sous-traitance. La filière électronucléaire est aujourd’hui en grande difficulté...

Une des principales « variables d’ajustement » pour les nucléocrates est la diminution des effectifs. Un agent EDF sur deux partant à la retraite n’est pas remplacé. Dans les centrales, ce sont les personnes qui ont « démarré » le nucléaire qui partent, et les jeunes embauchés sont envoyés « au feu » avec très peu de formation. Les contrats précaires, l’intérim et la sous-traitance se développent massivement. 30 000 travailleurs extérieurs assurent aujourd’hui 80 % des activités de maintenance des centrales. Cela accentue encore davantage l’exploitation des travailleurs et leur mise en danger. Et les moyens de contrôle et de protection sont insuffisants : prise de risques pour les mesures de radioactivité, stress permanent, concurrence entre les salariéEs...

Notre scénario de sortie du nucléaire est favorable à l’emploi. Tout d’abord, toutes les études convergent désormais pour démontrer qu’à investissement équivalent, on crée bien plus d’emplois durables dans le secteur des énergies renouvelables que dans le nucléaire. Ainsi l’Allemagne qui a déjà créé près de 400 000 emplois dans ce secteur. De plus, contrairement au nucléaire, le renouvelable est produit localement, entraînant donc naturellement un maillage territorial au niveau de l’emploi qui facilite la redynamisation de toutes les régions.

Démanteler

De plus, il y a du travail pour plusieurs décennies dans le démantèlement des centrales qu’il faut arrêter. C’est à ce démantèlement et à la gestion des déchets que devra désormais être consacrée une bonne partie de l’énergie humaine. Un chantier gigantesque, indispensable à la survie de l’humanité, qui va devoir occuper les travailleurs, du manœuvre au scientifique, pour réparer les erreurs du passé et la folie capitaliste.

Pour effectuer le démantèlement des centrales dans de bonnes conditions, il faudra embaucher des travailleurs en CDI pour garantir une protection et une sécurité efficaces pour eux-mêmes et pour la population, cela dans le cadre d’un véritable service public humain et sérieux, non soumis aux impératifs du marché.

Renouveler

Enfin, le secteur des énergies renouvelables est créateur d’emplois. Même si nous divisons par deux les chiffres d’Engie qui parle de 20 emplois/MW installé dans l’éolien, de l’ADEME et d’EPIA qui parlent de 30 emplois/MW pour le solaire et de 60 000 emplois dans la filière bois énergie cogénération, on obtient encore 160 000 créations d’emplois dans le solaire, 540 000 dans l’éolien, 20 000 dans le chauffage au bois et la cogénération.

Avec notre scénario, nous serons donc bien au-delà des 125 000 emplois actuels de la filière électronucléaire. D’autant que les autres sources énergétiques auxquelles nous faisons appel dans notre scénario seraient elles aussi massivement créatrices d’emplois.

Ces embauches devront se faire dans le cadre d’un programme de formation pour intégrer les salariéEs qui le souhaitent soit dans la production d’énergies renouvelables, soit dans le démantèlement, avec une garantie du maintien de l’emploi, du statut et du salaire, au moment des fermetures des centrales.