Publié le Jeudi 29 juin 2023 à 12h55.

Après le meurtre de Nahel : pas de justice, pas de calme !

Communiqué du NPA

Deux jours après la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, la colère est là, et elle s’exprime.

Colère face à un énième crime raciste commis par la police, qui a heureusement été filmé, sans quoi les mensonges des policiers se seraient, une fois de plus, imposés.

Colère face à un meurtre qui donne une fois de plus à voir, dans sa version la plus brutale, la violence quotidienne du traitement policier des quartiers populaires et des populations racisées.

Colère face à un gouvernement qui, tout en étant contraint d’admettre que la version policière ne tient pas, déploie des milliers de flics supplémentaires pour mater la protestation.

La colère est légitime, qu’elle prenne la forme de rassemblements, de manifestations, de marches blanches ou de révoltes urbaines.

La révolte est légitime, face à une situation d’oppression qui n’a que trop duré, dans laquelle la relégation sociale et spatiale se combine avec les préjugés et les violences racistes systémiques.

Refuser l’injonction au « calme » est légitime, lorsque la demande vient de ceux dont les politiques autoritaires, antisociales et discriminatoires brutalisent chaque jour des millions d’entre nous.

Le meurtre du jeune Nahel n’est pas un accident, contrairement à ce que voudrait faire croire Macron lorsqu’il prétend qu’il s’agit d’un événement « inexplicable ».

Car l’explication est malheureusement connue : les violences policières, y compris lorsqu’elles vont jusqu’au crime raciste, sont une composante essentielle de la gouvernance autoritaire d’un pouvoir qui considère que la conflictualité sociale se gère par la force.

Et c’est bien l’impunité favorisée par des lois et des institutions donnant toujours plus de libertés à des policiers qui savent qu’ils seront, sauf rare exception, couverts par leur hiérarchie, qui permet que des meurtres comme celui du jeune Nahel soient commis.   

Le NPA réaffirme la nécessité de désarmer la police au contact de la population, à l’opposé de ce qu’a fait en 2017 le gouvernement PS en renforçant ses pouvoirs, y compris celui de tuer — les gouvernements suivants n’inversant pas la tendance, bien au contraire.

Le NPA apporte de nouveau toute sa solidarité à la famille et aux proches de la victime, et son soutien aux familles de victimes de violences policières et aux collectifs luttant pour la justice et la vérité.

Le NPA demande que les personnes interpellées la nuit dernière lors des manifestations soient immédiatement libérées et que la police qui s’y est déployée se retire des quartiers. 

Le NPA sera présent lors de la marche blanche organisée ce jeudi à Nanterre, et dans les prochaines initiatives qui seront prises pour exiger justice et vérité pour Nahel et pour toutes les victimes des violences policières.

Montreuil, le 29 juin 2023