Publié le Samedi 16 octobre 2021 à 14h38.

En Guyane, l’État n’arrive pas à protéger la population, mais jette les militants en prison

Le NPA dénonce le jugement scandaleux qui a été rendu ce jeudi 14 octobre par le tribunal de Cayenne et alerte l’opinion publique sur la gestion désastreuse de la crise sanitaire en Guyane.

Des peines de douze à dix-huit mois de prison ferme ont été prononcées contre quatre militants, avec mandat de dépôt : Gilles Beaudi, syndicaliste de l’Union des travailleurs guyanais (UTG), et trois militants dont le président du collectif des 500 frères, pour avoir participé à une manifestation en juillet 2020 devant la Préfecture, durant laquelle des pneus et des palettes avaient été brûlés. À l’appel du Mayouri Santé Guyane, les manifestantEs demandaient l’ouverture de lits de réanimation dans les centres hospitaliers et la création prochaine d’un Centre hospitalier universitaire sur ce territoire qui est reconnu comme un désert médical.

Les populations des dernières colonies françaises que sont la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe paient depuis deux ans la mauvaise gestion de la crise sanitaire par les autorités. Alors que les systèmes de santé sont largement défaillants et que l’hésitation vaccinale était majoritaire, l’Agence régionale de santé (ARS) n’a cessé d’infantiliser les GuyanaisES et le préfet tente de passer en force en criminalisant les mouvements sociaux nés de la grève générale de mars-avril 2017.

Les vagues virales s’enchainent, chaque fois plus meurtrières, et la seule obsession de l’État français en Guyane est d’aiguiser des moyens répressifs, en mettant en place l’obligation vaccinale et le pass sanitaire qui ne fera que dégrader un peu plus l’offre et l’accès aux soins. Il est temps d’en finir avec ces politiques autoritaires et criminelles. L’autodétermination des peuples colonisés n’est pas une utopie, il est temps qu’elle devienne réalité.

Montreuil, le 16 octobre 2021