Publié le Lundi 8 juin 2015 à 09h30.

Migrants de La Chapelle: Inhumanité et répression

En 1996, Debré, ministre d'un gouvernement de droite parlait d'"humanité et de coeur" alors que la police utilisait une hache pour fracasser la porte de l'église St Bernard pour expulser les sans-papiers. Signe des temps, Valls et Cazeneuve parlent d'"humanité et fermeté" pour qualifier la même logique politique.

Le résultat est évident. Où est l'humanité quand des centaines de migrantEs sont actuellement harcelés violemment dans les rues de Paris dès qu'ils et elles cherchent un endroit pour dormir ? A la matraque se combinent les mensonges de la communication du gouvernement et de la mairie de Paris relayés hélas par certaines associations prétendant que des solutions d'hébergement avaient été trouvées.

Les différents échelons, gouvernement, préfecture, mairie de Paris ou mairies d'arrondissement se renvoient la balle pour refuser toute solution. Les moyens existent pourtant. Une étude vient d'être publiée révélant que l'Etat possède 11 millions de m² de logements vacants. La question n'est donc pas celle des moyens : les moyens sont actuellement utilisés pour déployer un dispositif policier démesuré... pour harceler les migrantEs et pour protéger les immeubles vides se trouvant dans le 18è et appartenant à la ville ou à l'Etat.

En Méditerrannée le gouvernement français a choisi la répression contre les migrants durcissant la politique qui a déjà conduit à des milliers de morts. Pour ceux et celles qui passent la même logique continue : ceux et celles ont réussi à survivre sont traités comme des animaux qu'on parque, qu'on chasse et qu'on harcèle.

Une seule politique serait humaine : nous exigeons que les migrantEs soient logéEs dans des conditions dignes qui leur permettent d'effectuer toutes les démarches nécessaires à leurs choix. Le NPA appelle donc à se mobiliser auprès des migrantEs pour mettre fin au harcèlement policier et imposer un hébergement décent. Aux côtés des migrantEs et sans-papiers nous exigeons la régularisation des sans-papiers et l'ouverture des frontières. Les seules solutions pour mettre fin à l'inhumanité et la répression.

Montreuil, le 7 juin 2015