Publié le Lundi 30 septembre 2019 à 09h14.

Incendie à Rouen : Lubrizol doit la vérité sur l’ampleur de la catastrophe qu’il a engendrée !

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Alors que l’usine Lubrizol de Rouen dégageait une immense colonne de fumée, le gouvernement et son préfet s’entêtait à dire qu’il n’y a pas de risque toxique aigu. Castaner, égal à lui même, déclarait jeudi qu’il « n’y a pas de dangerosité particulière, même si l’inhalation des fumées présente en soi sa part de dangerosité ». Il aurait mieux fait de se taire.

Le site stockait des produits très toxiques pour les êtres humains et très dangereux pour l'environnement. Une partie du toit partie en fumée était fait d’amiante, produit hautement cancérigène. On peut donc d'ores et déjà affirmer que l'immense panache de fumées qui a pendant des heures envahi la ville de Rouen et de nombreuses communes environnantes, laissant partout une suie noire, aura des effets sur la santé des habitant-e-s. C'est toujours le même mépris et les mêmes mensonges ! Alors que l’on retrouve des oiseaux et des poissons morts dans Rouen et ses alentours, qu’on interdit les récoltes et de faire sortir le bétail, on voudrait nous dire qu’il n’y a pas de risques pour la santé !

Cette usine avait, à l'hiver 2013, été responsable d'un rejet prolongé de mercaptans – le composé qui donne son odeur au gaz de ville. Des dizaines de milliers de personnes avaient été incommodées, victimes de vertiges, maux de tête, vomissements… Déjà à l'époque les informations avaient été dissimulées. Le groupe Lubrizol s'en est tiré avec une amende dérisoire de 4000 euros : le propriétaire et milliardaire Warren Buffet ne pouvait sûrement pas payer plus ! Pas plus tard qu’il y a un mois, une autre usine du groupe, près du Havre, avaient été aussi la proie des flammes, montrant le mépris total de l’entreprise pour la santé de ses salariés et ses habitants, ainsi que pour la préservation de l’environnement.

Le patron de Lubrizol s’est dit « très étonné » de l’incendie. A la bonne heure ! Quand bien même il ne saurait pas ce qui s’est passé, qui est plus au courant que lui des produits qui se sont répandus dans l’atmosphère et de leurs effets sur la santé et l’environnement ? Qui connaissait et planifiait le stockage des produits dangereux sur le site ? Qui savait pour l’amiante dans le toit ? Mais sur ça, pas un mot. Cela fait des années que ces activités dangereuses et polluantes sont menées à l’abri des regards : ce n’est pas maintenant que ça va changer ! Dans notre société capitaliste où la loi du profit est la seule règle, les patrons font leurs affaires sous le sceau du secret. C’est ce secret qui doit être levé !

Nous exigeons que les dirigeants de Lubrizol et le gouvernement livrent toutes les informations nécessaires pour établir la vérité sur la situation : les produits présents dans l’usine, ceux qui ont brûlé, des analyses complètes de l’air, de l’eau et des suies, le respect ou non des procédures de sécurité (Seveso) par Lubrizol et la préfecture.

Nous luttons pour lever le voile sur les affaires des capitalistes, pour mettre fin aux secrets industriels et commerciaux, qui leur permettent de cacher, sous couvert de l’impératif de la concurrence, qu’ils sont les seuls responsables de la crise écologique.

Pour obtenir la vérité, nous appelons à un rassemblement devant le siège de Lubrizol France, mardi à 18h, devant la tour Pacifique, à la Défense (Metro-RER Gare de la Défense).

NPA jeunes