Publié le Mercredi 7 octobre 2009 à 19h09.

Pour la Palestine, boycottons Israël ! 

Le 10 octobre sera une étape clé de la campagne de boycott des produits en provenance d’Israël. Des actions sont organisées dans toute la France. 

En France la campagne « Boycott, désinvestissements et sanctions » (BDS) s’articule actuellement autour de la coalition contre Agrexco, une entreprise d’exportation de fruits et légumes israéliens cultivés en partie dans les colonies, dont celle de la vallée du Jourdain, où 7 000 colons se sont appropriés 95 % des terres des paysans palestiniens et contrôlent 98 % de l’eau.

Georges Frêche, président du conseil régional de Midi-Pyrénées,  exclu du PS en 2007 après des déclarations racistes concernant les harkis, s’apprête à subventionner Agrexco pour son installation dans le port de Sète.

Le samedi 10 octobre, des actions unitaires seront organisées dans toute la France, et notamment à Montpellier contre Agrexco. Distributions de tracts, actions et mobilisations, face à l’incurie des gouvernements de l’Union européenne et des États-Unis en premier lieu, le mouvement de solidarité avec la lutte du peuple palestinien entre en action.

La campagne BDS contre Israël a démarré en 2005, à la suite d’un appel de la société civile palestinienne signé par l’ensemble des composantes du peuple palestinien. L’objectif est clairement de faire céder le gouvernement israélien sur trois points : la fin de l’apartheid et de la colonisation et le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens.

La campagne BDS s’attaque à l’impunité dont jouit depuis de nombreuses années l’État d’Israël. Malgré la colonisation et l’expulsion massive des Palestiniens de leurs lieux de vie, malgré la construction du mur qui enclave toujours plus le peuple arabe, malgré l’apartheid et l’entrave quotidienne des libertés de circulation, la plupart des  gouvernements internationaux continuent de considérer l’État d’Israël comme un partenaire économique, politique et culturel. La campagne BDS a pour but de sanctionner le gouvernement israélien par la pression populaire tant que celui-ci ne respectera pas le droit international.

Participer à cette campagne, c’est encourager le boycott des produits fabriqués en Israël, mais aussi boycotter les institutions académiques, universitaires, culturelles et sportives, c’est exiger des entreprises privées et publiques qu’elles cessent leurs investissements en Israël, c’est exiger des États et des gouvernements qu’ils prennent des sanctions (politiques, diplomatiques, économiques) contre Israël.

Un peu partout, on assiste à la construction d’un mouvement populaire, redynamisé suite aux mobilisations condamnant le massacre de Gaza en janvier 2009, l’opération « plomb durci », qui a fait 1 315 morts, dont 433 enfants, et 6 000 blessés dont une écrasante majorité de civils. Une structure unitaire « Campagne BDS France » a été mise en place, fin juin 2009. Elle regroupe des associations, des syndicats, des partis politiques dont le NPA.

Aujourd’hui le mouvement connaît ses premières victoires :

–  le désengagement d’un fonds de pension gouvernemental norvégien de la compagnie israélienne Elbit ;

– le retrait, par la banque britannique BlackRock, de ses investissements dans le groupe israélien Lev Leviev (qui construit des colonies),

–  l’appel de protestation contre la décision du Festival international du film de Toronto de « célébrer Tel Aviv » lors de son édition 2009, signé (entre autres) par Ken Loach, Jane Fonda, Danny Glover, Eve Ensler, Elia Suleiman, Howard Zinn et Naomi Klein.

La réussite du 10 octobre sera point un d’appui important pour la suite de la campagne.