Publié le Mercredi 28 mai 2014 à 18h05.

Contre le gouvernement, face au FN, la riposte du monde du travail

Avec  25,6 % des voix sur l'ensemble du pays, 31,2 et 29 % dans les vieilles régions industrielles du Nord-Ouest et de l'Est,  l'extrême-droite est la grande gagnante des élections européennes. L’UMP où Copé vient de se faire débarquer par ses « amis » pour avoir été pris la main dans le sac est trop empêtrée dans sa guerre des chefs et les scandales financiers, responsable tout comme le PS des politiques d’austérité, pour bénéficier du mécontentement contre la gauche gouvernementale. L'abstention massive les rejette l’un et l’autre dans la même condamnation.

La sanction du gouvernement Hollande Valls

Le Parti Socialiste n'a pas volé sa défaite. Comment pouvait-il espérer convaincre que voter pour lui s’était voter contre l’Europe de l’austérité et du chômage alors qu’il a lui-même mis en œuvre la règle d’or de l’austérité concoctée par Sarkozy et Merkel et que depuis deux ans il mène une offensive contre la population pour le compte du patronat, de la finance.  Son cynisme n’a d’égal que celui de l’UMP, de cette droite et de cette gauche qui, dans tous les pays d’Europe, ont mis en œuvre les mêmes politiques contre les travailleurs et les peuples.

L’imposture du FN

Le FN a réussi à dévoyer le rejet du gouvernement et d'un système antidémocratique, corrompu, entièrement dévoué aux intérêts des multinationales et des banques. Il serait aveugle de croire un instant que la fille du millionnaire Le Pen puisse être du côté des travailleurs. L’extrême-droite ne recule devant aucune démagogie  pour conquérir des députés aujourd’hui, et demain le pouvoir afin de servir les intérêts de la classe capitaliste, des riches et des possédants. Elle flatte le patriotisme stupide, le racisme, la haine de l'autre, la peur de l’étranger pour mieux diviser les classes exploitées au profit de leurs exploiteurs. Le FN saura, demain, si cela lui est nécessaire, en bon démagogue, adapter son discours aux intérêts des patrons et des banques. Il est de l’intérêt de toutes et de tous de se rassembler pour le combattre tout en combattant le gouvernement et les politiques d’austérité. Dans ce combat, les manifestations  du 7 juin, un an après l'assassinat de Clément Méric, peuvent être une première échéance.

Construire la contre-offensive

La montée du FN est aussi le résultat de l’incapacité du mouvement ouvrier, qu'il soit politique ou syndical, de constituer un rempart face aux coups répétés d'un système capitaliste qui fait payer durement sa crise aux populations. Contre, aussi, l’offensive politique réactionnaire menée y compris par le PS pour tenter de justifier sa politique.

Là est bien le cœur du problème, car c’est des travailleurs, de la jeunesse que dépend l’issue de la crise dans laquelle les classes dominantes engagent toute la société. 

Nous avons collectivement besoin de reconstruire des solidarités et des résistances, de rassembler nos forces pour mettre en échec la politique du gouvernement et du patronat comme les ambitions du FN dont ils font le lit.

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