Publié le Mardi 10 juin 2014 à 22h41.

Le dérapage contrôlé d’un FN toujours aussi raciste et antisocial

Jean-Marie Le Pen a déclaré à propos de Patrick Bruel qu’il faudrait « en faire une fournée la prochaine fois ». Le député Collard, président du comité de soutien à Marine Le Pen, déclare : « nous sommes de fervents partisans de l’Algérie française ». En déclarant vouloir fermer les frontières pour s’opposer à l’«Islam radical », Marine Le Pen tente de diviser les travailleurs. En dénonçant le langage « maladroit » de son père, elle et ses amis se solidarisent avec lui sur le fond. Ils parlent même de faire taire les artistes qui feraient « la morale aux Français ». Ces propos antisémites, anti-immigrés rappellent la nature raciste du Front national. Ils résument bien la nature profondément antidémocratique du FN qui ne tolère ni critique ni contestation politique. Derrière le discours, un parti anti-ouvrier au service des plus riches Le conflit entre le père et la fille montre les difficultés de la recherche de respectabilité du FN. Il ne fait que souligner un peu plus que le père et la fille ne sont que des démagogues qui cherchent à dévoyer le mécontentement populaire au bénéfice de la bourgeoisie.Marine Le Pen a condamné le Pacte de responsabilité (50 milliards de cadeaux aux patrons) mais pas la réduction des cotisations sociales des entreprises. Elle se prononce contre la privatisation de la SNCF mais condamne la grève des cheminotEs qui s’y opposent.C’est là que réside le danger mortel que représente ce parti pour les exploitéEs : il se déclare contre les réformes antisociales du PS et de l’UMP tout en s’opposant aux organisations syndicales et aux grèves, qui sont des outils essentiels de défense des moyens de vivre, des conditions de travail, des droits des travailleurs. En même temps il tente de diviser les travailleurs entre français et immigrés, musulmans, juifs et autres. Mobiliser contre l’extrême droite et contre le gouvernement Les partis institutionnels dénoncent le discours raciste du FN alors qu’ils manient depuis 20 ans la démagogie anti-immigrés et la répression policière tout en multipliant les attaques contre le monde du travail. La faiblesse des luttes sociales et des mobilisations contre le gouvernement laisse le terrain au FN qui peut ainsi prétendre défendre les classes populaires. Face à cette imposture la lutte des cheminotEs, celle des intermittentEs seront décisives. Nous sommes totalement au côté des salariéEs mobiliséEs contre la désorganisation et la privatisation du service public, contre la destruction des droits sociaux. En face, nous trouverons le gouvernement, le patronat, les partis de droite et d’extrême-droite dénonçant la prétendue « prise d’otages » des usagers.Lutter contre le FN est crucial pour ne pas laisser étouffer la colère au nom du nationalisme, ne pas la laisser détourner ou diviser contre les plus démunis, les immigrés. Cette lutte est la même que celle pour défendre nos intérêts et nos droits contre le gouvernement et le patronat. Elle passe par la mobilisation de l’ensemble des travailleurEs, la construction d’un front unitaire militant regroupant les associations, les partis, les syndicats qui entendent mener ce combat. Le 10/06/2014