Publié le Mercredi 16 mars 2016 à 10h35.

Le gouvernement ne lâche rien, amplifions la mobilisation

Mercredi 9 mars, nous avons manifesté à plusieurs centaines de milliers contre le projet de Loi travail, cette remise en cause fondamentale du droit du travail. Face à l’ampleur de cette mobilisation, le gouvernement a dû modifier son projet : il fait semblant de reculer. Son objectif est de tenter de rallier à son projet rétrograde les organisations syndicales les moins revendicatives et de calmer les députés de sa propre majorité.

Beaucoup de bruit pour moins que rien

Valls a mis en scène une prétendue nouvelle version du projet de loi. Mais pratiquement rien de fondamental n’a été modifié. Concernant les indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, le plafonnement ne sera plus obligatoire mais « indicatif ». Le contrôle sur les licenciements économiques devra passer par les mains de juges… qui n’auront en pratique ni le temps ni la volonté de s’opposer aux patrons. La mise en œuvre des forfaits-jours dans les PME et des astreintes ne pourra pas être décidée unilatéralement par les patrons… mais pourront être imposées dans le cadre d’accords d’entreprises.

Valls a prétendu mettre en place une taxation des CDD, mais en réalité, elle dépend de la négociation entre partenaires sociaux dans le cadre de l’assurance-chômage.

Le cœur de la loi, c’est « l’inversion de la hiérarchie des normes »

Ces miettes semblent satisfaire les dirigeants de la CFDT et de la pseudo organisation étudiante, de droite, la FAGE. C’était l’objectif de ce gouvernement qui cherche avant tout à briser l’élan de la mobilisation entamée le 9 mars.

Ces pseudos reculs ne changent rien. En effet, le cœur de la Loi travail n’est en aucune manière attaqué. Le renversement de la hiérarchie des normes reste l’objectif fondamental du gouvernement : ce renversement mettrait les droits fondamentaux des salariéEs sous la menace d’accords d’entreprise obtenus par un chantage à l’emploi et des tractations avec des syndicats qui se coulent dans le moule du libéralisme.

Jusqu’au 24 mars, date de la présentation de la loi devant le Conseil des ministres, les tractations, les pressions du patronat vont se poursuivre, s’amplifier comme la tentative de convaincre l’opinion publique de la justesse de ce projet réactionnaire. 

Tous ensemble, imposer le retrait du texte

Tous les salariéEs sont concernéEs par cette attaque. La loi travail vise d’abord ceux et celles du privé mais les mêmes projets sont à l’œuvre ou projetés à l’hôpital (loi Touraine), à la SNCF (casse du statut suite à la réforme ferroviaire). Cette régression accompagne l’austérité appliquée à toute la Fonction publique, les attaques contre les droits des chômeurs/euses. Ce projet de loi ne ferait pas reculer le chômage, il permettrait au contraire de faciliter les licenciements.

Pour bloquer ces projets, ces reculs, pour obtenir le retrait du projet de Loi travail, nous devons construire un rapport de forces à la hauteur de l’attaque. Les organisations syndicales, les organisations de jeunesses engagées unitairement dans la mobilisation appellent à des journées de manifestations les 17 et 24 mars en préparation de la grande journée de grève du 31 mars. La fonction publique sera également mobilisée le 22 mars.

Construire le rapport de forces passe par inévitablement par le développement de la grève. Nous devons mettre à profit chacune de ces journées pour convaincre autour de nous que c’est seulement en bloquant l’économie, par la grève, que nous ferons reculer le gouvernement. 

POUR LE RETRAT DU PROJET DE LOI TRAVAIL

TOUS ET TOUTES EN GRÈVE ET DANS LA RUE LE 17 MARS

 

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