Publié le Mardi 19 février 2019 à 14h38.

Pour la justice sociale, contre tous les racismes, la lutte continue

Les semaines passent, et le mouvement des Gilets jaunes continue. Le week-end dernier, l’Acte 14 marquait les trois mois d’un mouvement de rue qui ne s’arrête pas face à un pouvoir qui ne veut rien lui céder.

Ainsi, selon le ministère de l'Intérieur (dont les chiffres sont tout à fait discutables...), 41 500 Gilets jaunes ont encore manifesté samedi dans toute la France, dont 5000 à Paris. Ils étaient 51 400, dont 4 000 à Paris la semaine précédente. Après trois mois, le mouvement continue… et va continuer, avec de nouveaux actes ces prochains samedis et sur différents ronds-points toujours tenus – ou même « repris » – depuis la mi-novembre. 

Un pouvoir pas si fort

Le gouvernement veut piéger les Gilets jaunes dans son « Grand blabla ». Les stratèges du macronisme ont réussi à remettre en scène sous le feu des projecteurs et des caméras un Macron éternellement en campagne. Mais en renvoyant à la mi-mars l’issue de cet interminable débat, ils ont aussi créé une attente... Celle-ci ne pourra susciter que déception et colère, car les réponses du gouvernement ne pourront qu’aller à l’opposé des exigences d’égalité sociale, de justice fiscale ou de transformations démocratiques.

Dans un contexte où la crise politique s’approfondit – avec chaque jour les énièmes rebonds de l’affaire Benalla –, rien n’est donc joué. En prolongeant démesurément ce calendrier sur lequel s’aligne logiquement la mobilisation, Macron a lui-même créé les conditions pour mettre sur orbite un vote sanction en mai prochain, dans le cadre des élections européennes ou dans celui d’un possible référendum à questions multiples.

Combattons l’antisémitisme, refusons les récupérations

Après différentes actions antisémites ces deux dernières semaines, c’est le philosophe Alain Finkielkraut qui s’est fait interpeller samedi dernier en marge d’une manifestation des Gilets jaunes par des paroles nauséabondes qui, lorsqu’on les met bout à bout, sont clairement antisémites : « Barre-toi, sale sioniste de merde ! », « Rentre chez toi en Israël ! », « la France elle est à nous ! »…Cette haine portée par l’extrême droite est inacceptable, elle doit être résolument combattue.

La lutte contre l’antisémitisme est une chose trop importante pour être laissée aux opérations de récupération dont l’objectif est de faire taire la contestation sociale. Des politiciens délivrent aujourd’hui des brevets d’antiracisme, alors même qu’ils pratiquent des politiques inhumaines à l’égard des migrantEs et que toutes leurs mesures antisociales nourrissent le fumier sur lequel prospèrent l’extrême droite, tous les racismes, toutes les divisions. Ils se servent des insultes contre Finkielkraut pour salir tout un mouvement populaire, celui des Gilets jaunes…

Résister, riposter touTEs ensemble !

Après le 5 février dernier, journée de grève intersyndicale, il faut continuer à pousser dans le même sens.

Contre la répression, il faut construire une riposte unitaire contre les violences policières, pour l’interdiction des flashballs, LBD 40, et grenades de désencerclement, contre la loi prétendument « anticasseurs », pour défendre la liberté de manifester. Ces prochaines semaines vont aussi permettre de construire des convergences : le vendredi 8 mars avec la grève, les manifestations pour les droits des femmes, le vendredi 15 mars pour la justice climatique, le samedi 16 mars contre le racisme et les violences policières, et enfin le mardi 19 mars, nouvelle journée de mobilisation du monde du travail pour les salaires et le pouvoir d’achat. Des mobilisations à construire en lien avec les revendications des Gilets jaunes.

Derrière les leçons assénées à un public trié sur le volet dans le cadre des grands débats médiatiques, Macron n’est plus aussi droit dans ses bottes qu’il y a quelques mois. Le roquet a perdu de sa superbe. Reste à lui faire ravaler toute sa politique.

 

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