Publié le Lundi 13 février 2012 à 22h32.

Mélenchon et Besancenot devant l'ambassade de Grèce (Reuters)

PARIS (Reuters) - Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lundi soir devant l'ambassade de Grèce à Paris pour exprimer leur solidarité avec la population après le vote d'un nouveau plan d'austérité par le Parlement grec sous la pression de la zone euro.

Parmi elles se trouvaient Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle, et l'ancien porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot.

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, venu lui aussi faire part de sa solidarité, a été expulsé d'une façon musclée par des manifestants de la "gauche de la gauche", mais a pu parler devant les caméras non loin de là, dans le XVIe arrondissement.

Jean-Luc Mélenchon a assuré lors d'une prise de parole que le plan d'austérité appliqué à la Grèce pourrait l'être "exactement de la même manière en France".

"Ceci sera décidé à l'Assemblée nationale le 21 février prochain quand passera à l'Assemblée nationale le Mécanisme européen de stabilité financière qui, s'il est approuvé, conduira à ce que nous soyons nous aussi soumis à la vindicte de la troïka de la Banque centrale européenne, du FMI et de la Commission" européenne, a-t-il dit.

Olivier Besancenot a assuré qu'il aurait été "clairement sur les barricades" s'il s'était trouvé dimanche en Grèce, où une nuit de violence a opposé forces de l'ordre et adversaires des nouvelles mesures.

"Le parlement grec, hier, n'a été finalement que la succursale du Fonds monétaire international, de la Banque centrale européenne et du système bancaire européen", a-t-il dit aux journalistes.

"On est venus pour réclamer, comme mesure immédiate, l'annulation de la dette grecque et, au-delà de la Grèce, car c'est une question qui touche tout le monde, une grande enquête citoyenne, un audit, sur les dettes européennes pour savoir qui spécule sur quoi", a-t-il ajouté.

Nicolas Dupont-Aignan a protesté contre son expulsion du rassemblement, affirmant que les organisations de gauche "n'ont pas le monopole du soutien au peuple grec."

"Je suis le seul à demander la sortie de l'euro pour la Grèce, qui est le seul moyen de les sortir de la difficulté", a-t-il dit.

La candidate écologiste à la présidentielle Eva Joly se rendra pour sa part en Grèce vendredi, a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Elle estime sur son compte Twitter que "la résolution de la crise ne peut pas passer par l'appauvrissement du peuple" et préconise notamment de lutter contre la fraude et de réduire le budget militaire.

"Eva Joly s'apprête à partir en Grèce à la rencontre de la population pour dire notre volonté d'une Europe lucide mais solidaire", dit la secrétaire nationale d'Europe écologie-Les Verts, Cécile Duflot, sur son compte Twitter.

Gérard Bon, édité par Henri-Pierre André